Le président Emmerson Mnangagwa a remanié son tout premier gouvernement formé 48h plus tôt.
Nommé dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, le tout premier gouvernement d’Emmerson Mnangagwa a été remanié samedi. Alors qu’ils étaient encore dans l’euphorie de la nomination, deux ministres ont ainsi été débarqués.
Il s’agit de Claver Nyathi, ministre du Travail et de Lazarus Dokora, ministre de l’Education. La nomination de ce dernier a été vécue à travers le pays comme une surprise, d’autant plus que son bilan à la tête de ce département ministériel a été décrié. En février dernier, 500 000 Zimbabwéens avaient signé une pétition pour réclamer sa démission.
En poste depuis 2013, M. Dokora avait été accusé d’avoir déstabilisé l’éducation en multipliant les réformes sans consulter les enseignants et leurs syndicats. Aucune raison officielle n’a été évoquée pour expliquer la mise à l’écart de ces deux ministres. Mais, beaucoup croient savoir que le président zimbabwéen aurait cédé face au tollé général que son décret a suscité.
Constitué à 100% des cadres de la Zanu-PF au pouvoir, la toute première équipe d’Emmerson Mnangagwa est loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion zimbabwéenne. Des critiques fusent pour fustiger non seulement le maintien aux affaires de plusieurs fidèles de l’ancien président Robert Mugabe, mais également le retour en force des militaires.
Patrick Chinamasa, ministre de longues années durant dans l’ancien régime, retrouve le ministère des Finances qu’il a quitté en octobre dernier. Le ministère des Affaires étrangères est désormaise conduit par le général Sibusiso Moyo qui, le 15 novembre dernier, avait annoncé la prise de contrôle du pays par l’armée.
Le maréchal Perence Shiri, chef de l’armée de l’air, a été promu au poste de ministre de l’Agriculture. Plusieurs anciens combattants de la guerre d’indépendance ayant joué un rôle clé dans la chute de Mugabe ont aussi été récompensés, à l’instar de Chris Mutsvangwa.
Chef de l’association des anciens combattants, il a été nommé ministre de l’Information. Du côté de l’opposition, l’on se sent lésé dans cette redistribution des cartes, d’autant plus qu’aucun de ses membres ne fait partie de cette équipe.