Zambie: le test utile


Commentaire.

La Zambie examine la possibilité de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI). Le gouvernement zambien a lancé, lundi dernier, une consultation publique pour décider de l’opportunité de quitter la CPI.

S’il est clair que la démarche zambienne est singulière, il demeure également établi que la consultation prévue du 27 mars au 31 mai prochain se déroule sous la forme de réunions publiques au cours desquelles émergeront des propositions orales et écrites. Sur la base de ces propositions, le gouvernement zambien rendra publique sa décision de quitter ou de demeurer membre du tribunal basé à La Haye aux Pays-Bas lors du prochain sommet de l’Union africaine (UA) en juillet prochain.

On sait que la nature des relations entre les pays africains et la CPI préoccupe plusieurs gouvernements du continent. Beaucoup l’accusent de parti pris anti-africain car la plupart de ses enquêtes vise des dirigeants africains. Depuis sa création par le statut de Rome en 1998, la CPI n’a pour l’instant inculpé et jugé essentiellement que des Africains. Alors qu’elle avait été mise sur pied pour contribuer à mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale. Quelques pays ont tiré les conséquences de ces rapports difficiles en claquant la porte de ce tribunal. C’est le cas du Burundi et de l’Afrique du sud bien que le retrait initié par le gouvernement sud-africain n’ait pas été approuvé par la plus haute instance judiciaire de ce pays. Ce fut aussi le cas de la Gambie. Ce pays s’est finalement rétracté, puisque le président Adama Barrow a désavoué le retrait initié sous le précédent régime. Toujours est-il que le gouvernement zambien a jugé utile de consulter sa base pour se prononcer. Il s’agit d’un test nécessaire parce que l’avis du peuple compte même si l’opposition accuse le président zambien, Edgar Lungu, de vouloir quitter la CPI pour échapper à des procès. Ce n’est pas un hasard si la consultation populaire a été annoncée devant le parlement. Ce n’est pas un hasard non plus si la sentence du peuple sera scrupuleusement examinée.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *