Yaoundé : un immeuble s’écroule et fait quatre morts


Opération sauvetage vendredi au lieu-dit Shell Nsimeyong. A 15h30, quelques minutes seulement après l’affaissement d’un immeuble R+3 en construction ayant englouti plus d’une dizaine d’employés du chantier, sapeurs-pompiers, éléments du Génie militaire et de la protection civile, gendarmes, policiers, médecins, ambulanciers et près de 30 volontaires se sont mis à pied d’œuvre pour sortir les accidentés des décombres. 45 minutes après, 11 personnes ont été extraites des débris. Pour les autres, la tâche a été rude. C’est seulement aux environs de 21h que le chef chantier, en la personne de Noël Tamo va à son tour être sauvé après plusieurs manœuvres. Il s’en sortira avec plusieurs fractures. Lui, tout comme les autres blessés ont été admis aux soins intensifs des Urgences de l’Hôpital central de Yaoundé. 

Les autres accidentés n’ont pas eu cette chance. « Jusqu’aux environs de 16 h, ceux qui étaient sous les décombres parlaient encore, ils criaient à l’aide. Nous avons creusé, coupé les fers à l’aide des tronçonneuses et d’autres matériels, mais ils étaient difficiles à atteindre et n’ont malheureusement pas survécu », explique un riverain. C’est donc aux environs de 23h que quatre corps sans vie ont été extirpés des décombres. Informées de la situation, plusieurs autorités administratives ont fait le déplacement pour suivre le film du sauvetage. Naséri Paul Béa, gouverneur de la région du Centre, Jean Claude Tsila, le Préfet du Mfoundi, Hervé Biwele, sous-préfet de Yaoundé III, ont vécu ce triste moment. Bilan provisoire : quatre morts et 12 blessés, en attendant une conclusion définitive après « la phase de déblaiement engagée avec l’entrée en scène des engins lourds du Génie militaire », a précisé un responsable de la communication du ministère de la Défense.

Selon un des survivants, tout est arrivé rapidement. « Le temps de réaliser ce qui se passait, nous étions déjà enfouis sous les gravats », explique-t-il. Mal en point, il tient néanmoins sur ses deux jambes et s’exprime clairement. Il avoue alors que cet accident était prévisible. « Jeudi 19 décembre 2019, nous avons constaté des fissures au niveau de la première dalle. Nous avons informé le chef chantier et un mouvement d’humeur a commencé sur le chantier », explique l’accidenté. Il ajoute que certains ouvriers vont préférer abandonner le chantier, tandis qu’une dizaine va poursuivre le travail jusqu’à l’incident le vendredi. Les populations du quartier et celles des environs voyaient également l’avancée rapide de ce chantier d’un mauvais œil. « L’immeuble a poussé en quelques semaines », témoigne Augustin N., riverain. Hier, les recherches étaient rendues à leur troisième jour sans interruption. Selon notre source au ministère de la Défense, des enquêtes instruites en pareille circonstance ont immédiatement été ouvertes pour déterminer les véritables causes de cet accident.


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