«Dans une ville comme Yaoundé, les motos-taxis ne peuvent pas circuler en désordre. Ils ont pour vocation de desservir les zones péri-urbaines. Nous sommes conscients que certains quartiers et localités sont d’accès difficiles. C’est dans ces quartiers enclavés que les motos doivent assurer le transport et non venir discuter la clientèle avec les taxis ordinaires au centre-ville. » Ces propos du préfet du département du Mfoundi, JeanClaude Tsila, semblent être tombés dans les oreilles de sourds.
Car hier matin encore, au carrefour près du Lycée bilingue de Yaoundé à Essos, dans l’arrondissement de Yaoundé V, une quarantaine de motos-taxis se livraient normalement à leur activité de transport. Pendant que certains sont garés de part et d’autre des trottoirs, d’autres vont et viennent. Embarquent et déposant les passagers. Avec un ou deux passagers à bord, ils vont vers Mimboman, Nkolmesseng, Oil Libya Essos, Mobile Omnisports et même plus loin à Ngousso. Les trois dernières destinations sont pourtant interdites par la circulaire préfectorale du 2 mai dernier.
Abordés par CT pour savoir s’ils sont au courant de l’interdiction administrative et s’il y a une concertation prévue avec les dirigeants municipaux, nombre de conducteurs disent ne jamais en avoir attendu parlé. C’est le cas de Jules Ngoufack : « Non non, c’est vous qui me donnez l’information. Moi je vais partout selon que les clients que me le demandent », avouet-il. D’ailleurs, avant de répondre, il s’est retourné vers son collègue tout en lui répétant la question. Ce dernier a secoué la tête comme pour dire qu’il ignore lui aussi l’existence de cette interdiction.
Ambiance identique au lieu dit Mobil Essos, autre zone interdite à la circulation des motos-taxis. Seulement, ici, l’information semble avoir circulé partiellement. « Mon voisin m’a dit que la nouvelle est passée à la radio qu’à partir de mardi, nous ne devrons plus traverser certains quartiers ni emprunter certaines routes et que les agents de la police municipale vont revenir », déclare Stève Tchatchouang, conducteur de moto.
A la réalité, des rues concernées par l’arrêté et sillonnée par l’équipe de CT, telles que Sous-préfecture Tsinga, Carrefour Warda en passant par l’Ecole de police ou encore du carrefour Mvog-Mbi à Mvan, grouillent encore de motos-taxis. On les voit traverser la Poste centrale, le centre administratif, le Marché central, se disputant la clientèle avec les taxis surtout aux heures de pointe