Lundi 19 août 2019 au lieu-dit « Camair », un des points les plus fréquentés de Yaoundé, l’unité mobile de dépistage de la campagne « Vacances sans sida » a établi ses quartiers. Ici, le lieu est pris d’assaut par des hommes et des femmes de tous âges. En rang, le regard anxieux, chacun redoute les résultats du test. « J’appréhende un peu parce qu’il m’est déjà arrivé une ou deux fois d’avoir des rapports non protégés. Il n’est plus question pour moi de continuer à vivre dans l’ignorance », confie Martin Tetga, commerçant. A côté de lui, Victor M., vendeur à la sauvette, attend son tour. Il reconnaît que c’est le passage obligatoire de tous ceux qui veulent vivre longtemps. « Il vaut mieux toujours connaître son statut sérologique surtout que c’est gratuit avec cette campagne de Vacances sans sida », fait-il savoir.
Entre-temps, les pairs éducateurs, identifiables par leurs chasubles de couleur vert-fluo, arpentent les rues et marchés de Yaoundé. Ils abordent jeunes comme vieux afin de les sensibiliser sur les infections sexuellement transmissibles et le VIH/sida. L’objectif étant de convaincre les populations d’effectuer un tour vers l’unité mobile de dépistage. « Le défi est d’accroître les connaissances des jeunes sur les Ist et le VIH/sida. Nous voulons non seulement encourager les comportements sains et responsables face à la menace de ces pathologies et présenter également à ces personnes, les différents moyens de prévention de ces maladies et les familiariser à l’usage correct des préservatifs masculin et féminin », explique un pair éducateur.
Au moment où l’équipe de CT quitte les lieux, le compteur de l’équipe de cette unité mobile affiche plus de 40 tests effectués à 10h30. Comme l’a indiqué Sidonie Nguemkam, laborantine, une fois le dépistage terminé, les concernés ont leurs résultats après 20 minutes au plus tard. Ceux qui sont déclarés séropositifs sont aussitôt orientés vers les unités de prise en charge s’ils acceptent évidement de suivre le traitement. Pour les résultats négatifs, on leur conseille de se protéger en cas de rapport sexuel. Avec 700 pairs éducateurs disséminés sur l’ensemble du territoire dont 163 dans la capitale, le but est de toucher au moins 700 000 jeunes au terme de ce programme national de sensibilisation. Lancée le 1er août dernier, la 17e édition de cette campagne, initiative de la première dame, Chantal Biya et présidente fondatrice de Synergies africaines contre le sida et les souffrances, bat son plein.