Les chefs d’Etat et de gouvernement africains ne sont pas allés à la 74e session de l’Assemblée de l’Organisation des Nations unies (ONU) en cours à New York aux Etats-Unis en simples spectateurs. A la faveur du sommet consacré lundi au changement climatique, ils ont fait entendre leur voix et donné une position claire sur ce phénomène. Des différentes prises de parole des dirigeants du continent, une constance se dégage tout de même : l’Afrique est la principale victime du réchauffement climatique et demande des mesures concrètes pour faire face à la menace. Il s’agit notamment de la mise en oeuvre effective de l’Accord de Paris de 2015 et du déblocage des fonds de lutte contre ce fléau.
Pour le président tchadien, Idriss Deby Itno, les pays développés devraient soutenir les initiatives entreprises dans ce sens par les pays africains. « L’Afrique en général, et le Tchad en particulier, ne contribuant presque pas ou très faiblement aux émissions [de gaz à effets de serre], je voudrais souligner l’intérêt que nous portons à la question de la résilience », a-t-il indiqué. Félix Antoine Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC) a quant à lui pris l’engagement d’accroître de manière significative les aires protégées à travers son pays en vue du renforcement de la préservation de la biodiversité. «Sans être exhaustif et à titre illustratif, la RDC s’est engagée à stabiliser son couvert forestier à 63% du territoire et à réduire de 17% ses émissions de 2020 à 2030 », a-t-il souligné. Pour sa part, le Nigeria se dit déterminé à parvenir à 30% d’énergies propres ou renouvelables à l’horizon 2030. « Ceci dans la perspective de réduire nos émissions de dioxine de carbone de 179 millions de tonnes par an d’ici 2030 », s’est exprimé le président Muhammadu Buhari.
Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso a insisté sur l’urgence de sauver le Sahel. « Les changements climatiques constituent une grave menace et leurs conséquences s’avèrent déjà désastreuses sur la vie de nos communautés. Les pays du Sahel subissent de plein fouet les conséquences des changements climatiques sans en être responsables », a-t-il déploré. Julius Maada Bio de Sierra Léone s’est particulièrement dit inquiet par rapport à l’avenir de son pays qui figure parmi les plus vulnérables à ce fléau. « Le Sierra Leone, par exemple, a été classé parmi les trois pays les plus menacés par les effets du changement climatique. La menace est réelle et présente. Et elle pourrait être un obstacle aux efforts pour atteindre les objectifs de développement durable, si une action urgente n’était pas engagée », a-t-il lancé.