« Le Cameroun est un pays très important au sein de nos trois organisations ». Peut-être articulée de manière différente, l’idée est revenue trois fois hier sur le perron du Palais de l’Unité des trois responsables d’organisations internationales, qui ont été reçus pendant 75 minutes par le président de la République. Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Patricia Scotland, secrétaire générale du Commonwealth et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA) étaient les hôtes du chef de l’Etat dans le cadre d’une mission conjointe formée par les organisations qu’ils représentent et qui séjourne au Cameroun depuis lundi dernier. Au cœur de leurs préoccupations, la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui, de leur point de vue, doit trouver une issue. Mais pour y parvenir, Louise Mushikiwabo s’est voulue claire : « Nos trois organisations sont convaincues que le gros du travail viendra des Camerounais eux-mêmes ». Pour la secrétaire générale de l’OIF, les organisations internationales « ne disposent pas de solutions miracles ». Elles œuvrent dans l’accompagnement des Etats. Cet accompagnement peut prendre diverses formes de son point de vue : « Des conseils, des interventions dans des actions de médiation ou sur des sujets plus techniques, ou dans la contribution pour nos trois organisations, et particulièrement la Francophonie et le Commonwealth sur tout aspect du bilinguisme ».
Les trois personnalités se sont félicitées de la tenue, du 30 septembre au 4 octobre 2019, du Grand dialogue national en vue d’apporter de trouver une issue à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest notamment. Une rencontre qui a débouché sur de nombreuses recommandations, comme l’a rappelé le président de la Commission de l’Union africaine. Moussa Faki Mahamat a relevé, pour s’en féliciter, la disponibilité du président de la République « pour le dialogue et l’apaisement » dans le cadre du retour définitif à la paix dans les deux régions concernées.
Les représentants de l’OIF, du Commonwealth et de l’Union africaine ont souligné que le double scrutin législatif et municipal attendu en début d’année au Cameroun doit se dérouler dans la paix. D’où la nécessité pour toutes les parties prenantes de travailler dans ce sens. Les organisations internationales, au cœur de la mission conjointe étant disposées à apporter leur appui. « Ce qui est important, c’est la paix, la sécurité. Nous sommes déterminés au niveau des trois organisations que nous représentons pour soutenir le processus de paix et nous encourageons tous les acteurs à privilégier la paix » a martelé Patricia Scotland. La mission conjointe, par la voix du président de la Commission de l’Union africaine a souligné qu’il était important qu’elle rencontre les autres acteurs politiques et de la société civile du Cameroun en vue d’échanger avec eux. Une concertation qui a du reste eu lieu dans l’après-midi. A leur arrivée hier en fin de matinée au Palais de l’Unité, les trois personnalités ont été accueillies sur le perron par le ministre, directeur du Cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo. Louise Mushikiwabo, Patricia Scotland et Moussa Faki Mahamat ont reçu des cadeaux souvenirs du président de la République avant de prendre congé de lui.