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La crise politique perdure en Guinée-Bissau, malgré la nomination du nouveau Premier ministre Augusto Antonio Artur Silva. La réélection de Domingos Simoes Pereira à la tête du Parti africain de l’indépendance de la Guinée et du Cap vert (PAIGC), parti au pouvoir, n’a nullement contribué à sortir le pays de l’impasse.
On se souvient que la Guinée-Bissau connaît depuis août 2015 une crise politique à la suite de la destitution du Premier ministre Domingos Simoes Pereira. Seulement, le Premier ministre destitué avait une autre casquette, celle de leader du PAIGC auquel appartient également le président de la République bissau-guinéenne, José Mario Vaz.
Dans les rangs du parti majoritaire, le limogeage de Domingos Simoes Pereira n’a pas du tout été apprécié. De nombreux militants ont désapprouvé la destitution du dirigeant du parti majoritaire de son poste de Premier ministre, tout en rappelant que c’est ce parti qui choisit le candidat à cette charge et le soumet à l’approbation du chef l’Etat, selon la Constitution du pays.
Depuis lors, le fossé n’a cessé de se creuser entre le président de la République et le PAIGC en dépit des dispositions de l’accord de Conakry censé dénouer cette crise. Des affrontements ont été récemment signalés entre militants du PAIGC et forces de l’ordre. De même, Domingos Simoes Pereira a accusé le chef de l’Etat de « séquestrer » le siège du parti.
La nouvelle mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ayant séjourné dans la capitale bissau-guinéenne, a constaté qu’aucune avancée n’a été enregistrée dans le dénouement de la crise politique et que la nomination d’un Premier ministre de consensus n’est toujours pas effective selon l’esprit et la lettre de l’accord de Conakry.
L’option d’une solution consensuelle demeure cependant la seule qui est susceptible de sortir la Guinée-Bissau de l’impasse. C’est pourquoi le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, rappellent les multiples opportunités offertes par cette option sage.