Une solidarité à parfaire


En créant l’ONU au lendemain d’une 2e Guerre mondiale qui fut particulièrement meurtrière et dévastatrice, les pères fondateurs de cette organisation avaient certes à cœur de préserver les générations futures du fléau de la guerre, mais aussi, de favoriser le progrès social et d’instaurer de meilleures conditions de vie pour tous les peuples. Au terme du débat général de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations unies qui vient de s’achever à New York, force est de constater que ces nobles objectifs n’ont été que très partiellement atteints. De nombreux foyers de tension persistent à travers le monde, avec tout ce qu’ils engendrent comme morts, réfugiés, déplacés, frustrations, rancunes.

Quant au progrès social et à l’épanouissement, ils ne sont une réalité que pour certains peuples, en particulier ceux des pays développés. Les autres, il faut avoir le courage de le dire sont de véritables laissés pour compte. La raison majeure pour laquelle les promesses de la Charte léguée par les fondateurs de l’ONU n’ont pas été tenues, ce sont les égoïsmes. Les Nations unies proclament pourtant haut et fort qu’ils constituent une communauté, la communauté internationale, mais à la l’observation, elles n’agissent pas comme une véritable communauté. Elles n’agissent pas comme des nations véritablement unies. Tant leurs objectifs et intérêts divergent, tant ils les divisent.

 C’est ce qui explique que face à un fléau aussi grave que le terrorisme qui frappe aveuglément à New York, Paris, Londres, Kolofata, Fotokol, Maïduguri ou encore Ouagadougou, certaines nations tardent encore à répondre à l’appel à la mobilisation générale. C’est ce qui justifie que l’on mobilise plus facilement le Conseil de sécurité et tous les moyens nécessaires qu’il faut quand il y a dix morts ici et qu’on observe une quasi indifférence lorsqu’il y en a cent là-bas. C’est toujours cette divergence d’objectifs et d’intérêts qui fait qu’on mobilise facilement des convois humanitaires pour assister une centaine de migrants dans une partie du monde tandis que des centaines de milliers de réfugiés peinent à accéder à la nourriture et à l’eau potable dans une autre.

Le fait que les Nations unies n’agissent pas comme une communauté solidaire est également à l’origine de la persistance de la pauvreté et des inégalités sociales. Sinon, comment comprendre que les nombreuses actions entreprises depuis des décennies : déclarations, résolutions, décennie des Nations unies pour le développement, plans d’action et agendas adoptés par l’ONU n’ait pas pu vaincre la pauvreté, et que l’écart entre pays riches et pays pauvres ne cesse de se creuser?

Le moment semble venu pour les Nations unies de passer véritablement à l’action et de faire reculer la pauvreté dans un formidable élan de solidarité. C’est à cela que le président Paul Biya a invité ses pairs lorsqu’il a déclaré vendredi dernier du haut de la tribune des Nations Unies : « Accordons nos actes à nos paroles. Ce faisant, nous offrirons à nos populations des conditions d’une vie décente ».

Dans un contexte marqué par l’insécurité qui gagne du terrain, les inégalités qui s’accentuent et la persistance des conflits, l’ONU se devait de se regarder dans le miroir et de revenir sur la voie tracée par sa Charte. Le nouveau Secrétaire général Antonio Guterres qui l’a si bien compris s’est engagé à procéder à une réforme globale de l’organisation. Afin de bâtir un système des Nations unies pour le développement, qui aide les Etats à améliorer le sort des populations ; renforcer les capacités de l’ONU à préserver la paix et la sécurité et à protéger les droits de l’Homme.

La raison d’être des Nations unies est, il convient de le rappeler de servir les peuples du monde, d’alléger leurs souffrances et de les aider à réaliser leurs aspirations. Toutefois estime Antonio Guterres, « ce n’est qu’ensemble en tant que nations unies que nous pouvons tenir les promesses de la Charte et aider chacun à vivre dans la dignité.


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