Une expérience désagréable


La réouverture du procès de destitution de DilmaRousseff n’offre presque pas d’issue favorable à la présidente sortante du  Brésil. On sait qu’ellea été démise de ses fonctions de président de la République, en mai dernier, pour avoir engagé des dépenses sans l’approbation du congrès et maquillé les comptes publics afin de dissimuler l’ampleur du déficit de la campagne présidentielle 2014.

On sait également que le Sénat qui actionne le processus de destitution est majoritairement hostile à DilmaYoussef.

Bien que la présidente suspendue de ses fonctions ait tenté de démonter ces accusations et dénoncé le procès en destitution lancé à son encontre comme une conspiration contre le parti des travailleurs auquel elle appartient ainsi que ses politiques en faveur des Brésiliens les plus modestes, ses chances d’échapper à la destitution demeurentminces car elle a perdu l’essentiel de ses soutiens au parlement et à la chambre des députés. L’expérience vécue par l’ancienne guérillera est d’autant plus éprouvante qu’elle a été réélue en 2014. Elle a mené un combat héroïque pour la démocratie avant son élection à la présidence de la République .Ce combat a été marqué par les tortures qu’elle  a subies en qualité de membre du mouvement de la résistance et son arrestation en 1970 sous la dictature militaire. Excepté un retournement spectaculaire, le vote final annoncé au sénat pourrait déboucher sur la destitution de DilmaRousseff. Michel Temer qui assure l’intérim à la présidence de la République serait alors confirmé dans ses fonctions pour le reste du mandat de  la présidente sortante jusqu’en 2018.

Au-delà de la confirmation de la mutation à la tête de l’Etat, il y a lieu d’admettre que la récession économique guide les suffrages des élus du peuple.Depuis sa  réélection en2014,DilmaRousseff a vu sa popularité fondre à cause de la récession économique et du scandale de corruption qui a ébranlé l’entreprise d’Etat Petrobras. De ce point de vue, le vote en faveur de la destitution de la présidente sortante serait perçu comme un signal d’encouragement pour Michel Temerafin de mettre en œuvre le programme d’austérité dont le Brésil a besoin pour reprendre confiance et attirer les investisseurs.


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