Le duel tant attendu entre Les Lions indomptables du Cameroun et les Cafeteros de Colombie n’aura pas tenu toutes ses promesses. La faute à un adversaire dont la supériorité technique et la maîtrise tactique ont totalement déséquilibré une confrontation qui s’est noyée de bout en bout dans une opposition par top contrastée. D’abord au niveau du « onze » entrant. D’un côté une équipe sud-américaine s’appuyant sur des stars évoluant dans les grands clubs professionnels à l’instar de David Ospina (Arsenal), Juan Guillermo (Juventus), Zapata (AC Milan) ou James Rodriguez (Real) pour ne citer que ceux-là. De l’autre, une formation camerounaise constituée pour l’essentiel de seconds couteaux dont certains étaient alignés pour la première fois. Ensuite au niveau du style de jeu avec un adversaire doté d’un bagage technique supérieur, adepte du pressing haut, fait de passes courtes, de dédoublements et d’accélérations fulgurantes. De quoi mettre à mal des Camerounais jouant par à-coups, parce que trop attentistes, lents dans le re-positionnement, absents sur le porteur du ballon et brouillons dans le dernier geste. Certes, l’identité et l’actuel statut de l’adversaire n’autorisaient pas un excès d’optimisme, mais en se référant aux précédentes confrontations entre les deux sélections, on se serait attendu à mieux de la part du Cameroun. Les Lions ont entretenu l’illusion dans les dix premières minutes, en se portant résolument vers l’avant. Contrairement à leurs habitudes, ils sont rentrés assez tôt dans le match, menant quelques incursions dans le camp adverse, mais les initiatives manquaient de précision. D’où un défaut de finition quasi-chronique. Certes il ne s’agissait que d’un match amical, mais son résultat est déjà entré dans les archives du football mondial. La Colombie a effacé la double humiliation de 1990 et 2003 et tient ainsi sa revanche. Avec deux victoires pour chacun des protagonistes, c’est désormais l’égalité parfaite, même si l’addition est plus salée pour le Cameroun qui a déjà encaissé la bagatelle de 8 buts et marqué  3 seulement.

Au-delà du résultat final (4-0) qui traduit le fossé important entre les deux équipes, on peut s’interroger sur la véritable finalité de ce match amical, le tout dernier avant le début de la coupe des Confédérations 2017. Le scénario de la rencontre et les choix de l’encadrement technique ont laissé interrogateurs plus d’un observateur. Alors qu’on s’attendait à une sorte de répétition générale, histoire pour les Lions indomptables de se rôder et de se familiariser davantage avec le style de jeu sud-américain avant la rencontre de dimanche face au Chili, on semble s’être contenté d’essayer des nouveaux joueurs. Dans quel but ? Seul le coach qui a pris sur lui de chambouler, dans tous ses compartiments la sélection qui venait de battre le Maroc à Yaoundé  peut détenir la clé de l’énigme. En attendant de découvrir sa botte secrète, pour certains, l’explication la plus plausible serait son souci de préserver les titulaires d’une éventuelle blessure tout en leur permettant de bien récupérer sur le plan physique avant les grands rendez-vous qui les attendent. Quoiqu’il en soit, cette défaite a l’avantage de mettre en exergue les nombreuses lacunes et les réajustements nécessaires. On est bien curieux de savoir comment des titulaires laissés de côté contre la Colombie vont se comporter face au Chili. On  espère qu’ils sauront se sublimer au moment opportun pour déjouer les pronostics. Comme l’ont fait leurs aînés par le passé.