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Les injures racistes proférées contre la minorité indienne sud-africaine, samedi dernier, sont inopportunes et embarrassantes. D’autant plus qu’elles émanent de Julius Malema, le leader de l’Economic Freedom Fighters (EFF) et par ailleurs ancien président du Mouvement des jeunes de l’African National Congress (ANC), parti au pouvoir.
On sait que Julius Malema n’a jamais fait mystère de ses positions. Il reste cependant que se livrer au jeu du racisme en prétendant que la majorité des Indiens « déteste les Africains » est inacceptable et irresponsable. Cela expose l’Afrique du Sud aux vieux démons de l’apartheid.
Quel que soit le chemin qui reste à parcourir sur le chemin de l’unité, il demeure indéniable que la « Nation arc-en-ciel » a réalisé des pas importants sur la voie de la réconciliation nationale depuis la libération de Nelson Mandela, le héros de la lutte contre la ségrégation raciale, en 1990.
C’est à dessein que Nelson Mandela avait fait de la réconciliation nationale et du rassemblement, ses principaux chevaux de bataille. Certes, des revers ont été enregistrés dans la marche de l’Afrique du Sud multiraciale sur la voie du progrès.
L’on en veut pour preuve que 28 ans après la fin de l’apartheid, environ 40 % de jeunes se retrouvent au chômage soit le tiers de la population. Mais à coup sûr, les gains réalisés sont nettement plus importants que les échecs.
Le gain qui émerge du lot est sans aucun doute le sentiment d’appartenance à une nation commune, l’Afrique du Sud, quelle que soit la couleur de sa peau. La « Nation arc-en-ciel » conçue par Nelson Mandela et ses disciples n’a jamais été un vœu pieux.
Elle a toujours eu vocation à correspondre au vécu quotidien des Sud-africains jusqu’à ce que s’enracinent dans les cœurs et les esprits des Sud-africains le sentiment d’appartenance à une même nation.
La réconciliation nationale a été une étape essentielle dans la construction de l’Afrique du Sud multiraciale. Elle est loin d’être terminée. Il s’agit d’une construction permanente.