Un précieux appui


Tel le capitaine d’un navire, le chef de l’Etat, Paul Biya, tient vigoureusement la barre, en dépit des aléas de la navigation. Il a un objectif à atteindre : édifier les fondations de l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035. La stratégie et la boussole à suivre pour y parvenir sont également  connues, à travers le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), dont le but est de réduire la pauvreté et d’accélérer la croissance économique pour atteindre l’objectif majeur visé. Mais, un navigateur de la stature du président de la République sait que la tâche n’est pas aisée. C’est pourquoi il se prépare à affronter les vents contraires et les houles. Dans cette épreuve difficile, le plus important, c’est de pouvoir garder son sang froid afin de poursuivre la trajectoire tracée, en effectuant  à temps les corrections qui s’imposent pour ne pas dévier de son cap quand la mer est agitée. Cette allégorie résume à suffisance la situation économique actuelle du Cameroun au sein de la sous-région. Fort de son leadership, et au vu des clignotants qui viraient dangereusement  au rouge dans la plupart des pays concernés, le chef de l’Etat a organisé le 23 décembre 2016 un sommet extraordinaire de la CEMAC consacré à l’examen de la situation économique et monétaire de la zone. Au terme de la rencontre, les chefs d’Etat ont décidé d’engager des négociations bilatérales avec le Fonds monétaire international (FMI). L’objectif étant de faire face,  dans un effort collectif des pays de la CEMAC, au double choc de la chute des prix du pétrole et des menaces sécuritaires dans la sous-région, comme le souligne le ministre, secrétaire général de la Présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, dans un communiqué signé  le 30 juin 2017. C’est dans ce cadre, poursuit le texte, que le Conseil d’administration du FMI a approuvé en faveur du Cameroun, le 26 juin 2017, un accord soutenu par la Facilité élargie de crédit, d’un montant d’environ 400 milliards de F CFA, en vue de la mise en œuvre d’un programme de réformes économiques et financières couvrant la période 2017-2020. Précisions importantes apportées par le communiqué : ce programme est cohérent avec le DSCE sus-indiqué, dans la perspective de l’émergence du Cameroun. Tout se tient donc dans une logique d’ensemble. Car au travers des mesures envisagées dans le programme, le Cameroun entend consolider, voire renforcer sa croissance économique. A ce sujet, rappelons que l’économie du pays fait preuve de résilience, comparativement à ce qui se passe chez ses voisins. Même si la croissance a ralenti en 2016, avec un taux estimé à 4,7% contre 5,8% en 2015. En 2017, la croissance est envisagée à 4,9%. Selon les prévisionnistes, elle devrait, pour les années à venir, retrouver sa vigueur, soutenue notamment par le secteur non pétrolier où la diversification porte des fruits. C’est dire que le Cameroun demeure, malgré les risques, dans une perspective de prospérité. Les réformes à mettre en œuvre sont portées par des mesures visant l’accroissement des recettes de l’Etat et l’amélioration de la qualité des dépenses publiques liées aux investissements prioritaires. Tout en préservant, souligne le ministre, SGPR, les dépenses sociales et les aides humanitaires d’urgence aux populations des régions victimes de l’insécurité. Les couches vulnérables ne sont donc pas sacrifiées sur l’autel de ce programme qui bénéficie du précieux soutien de nombreux partenaires techniques et financiers : FMI, France, Union européenne, Banque mondiale et BAD. Ce qui démultiplie ses chances de succès en vue d’une relance durable de la croissance au Cameroun et dans la sous-région.


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