Ils sont des milliers dans cette situation, généralement du fait des familles voulant multiplier leurs sources de revenus.
Il est 2 h du matin, nous sommes à la sortie de Yaoundé, au premier poste de contrôle au lieu dit Awae. Ici, se trouvent des petits enfants certains de moins de 10 ans qui vendent des ananas, bananes, avocats, sacs en plastiques, entre autres.
Omniprésents sur les lieux, ils sont en activité à toute heure. Leur tâche : courir après les voitures pour convaincre des clients hésitants. Un travail risqué, mais surtout qui ne cadre pas avec l’âge de ces gamins.
Alors que la journée mondiale delutte contre le travail des enfants se commémore ce jour, le phénomène persiste dans notre société. Aussi la célébration de cette année est-elle axée sur les moyens de mettre un terme définitif au phénomène, sous toutes ses formes d’ici 2025.
Au Cameroun, le phénomène est beaucoup plus récurrent dans certaines zones. Notamment dans les grandes villes où les conditions de vie sont difficiles. Selon la convention cadre sur les droits et devoirs des enfants, le temps de travail d’un enfant de moins de 18 ans ne doit pas excéder 7 h par jour. Mais la réalité dans notre société a un visage tout contraire.
Dans nos marchés, ils sont nombreux qui viennent dès les premières heures pour « attaquer ». Très tôt à 5 h du matin, ils sont aux aguets. Ils sont munis de brouettes pour transporter les marchandises des « bayam-salam » et des acheteurs. Une tâche bien épuisante, mais qu’ils y effectuent parfois tout au long de la journée, sans même bénéficier d’une pause.
« Je travaille de 5h à 20h. Mon boulot c’est de transporter tout ce qui peut me rapporter de l’argent. Parfois ce sont des bagages qui pèsent mais je me bats pour pousser. J’accompagne les clients pendant leurs courses et ils me paient 100 F, 200 F, ou 300 F en fonction du temps et du poids du bagage », souligne Razak, un jeune garçon de 11 ans qui passe son quotidien au marché Mvog-Mbi.
Pour la plupart, ce sont des enfants qui viennent des régions touchées par les conflits. Des enfants qui se retrouvent ainsi en situation de vie difficile. Un fait qui amène beaucoup à embrasser les travaux de servitude domestique involontaire, des travaux dans les plantations et autres, pour gagner leur pain quotidien.