Transformation des produits forestiers non ligneux : un vent de modernité souffle


Le produit coule aisément sans discontinuer de la presse électrique à un récipient disposé sur le sol. Tout autour de cette machine moderne, une dizaine de femmes regardent émerveillées, le processus d’extraction du beurre de karité. Il faut dire que pour arriver à ce résultat, les noix de karité sont passées tour à tour par les équipements de transformation. Un ensemble de six appareils (décortiqueuse, vanneuse ou souffleuse, broyeur, séchoir solaire, étiqueteuse et presse à huile) disposés par des experts de la Giz. Le 10 octobre dernier, les membres des réseaux de femmes ont été invitées à un atelier organisé par la coopération allemande pour la présentation de cette méthode dite améliorée. Comme l’explique Aissatou Ibrahima, membre du réseau de femmes de Demsa, petite localité à une vingtaine de kilomètres de Garoua, cette méthode va nettement réduire la pénibilité du travail. Selon elle, la méthode non améliorée implique beaucoup trop d’efforts pour un résultat très peu rentable. Non seulement il y a des pertes, mais la qualité du produit fini n’est pas appréciable, de même que l’hygiène. « Pour 100 kilogrammes de noix non concassées, on n’obtient que six litres d’huile, alors que les concassées donnent 9 litres. Avec les machines la même quantité fait 30 litres », indique Sylvie Gabneberba, formatrice. Autres avantages, les produits seront de bien meilleure qualité et leurs prix revalorisés.

Un rêve qui vient de se réaliser puisque que la Giz a mis en place, depuis quelques mois, un projet non seulement pour faire connaître le potentiel des produits forestiers non ligneux dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, où de nombreux arbres fruitiers sont exploités, mais aussi afin de faciliter la vie aux femmes. A cet effet, les responsables du projet ont dénombré une quinzaine de produits forestiers non ligneux (pfnl) et retenu cinq à développer : karité, neem et balanitès, tamarin et baobab. Selon Français Perrot, chef de projet, il y a déjà un savoir-faire traditionnel avéré dans ces régions. En plus, ces essences sont disponibles et y poussent un peu partout. Mieux encore, il existe un potentiel commercial au niveau national et international. Des raisons qui ont poussé la coopération allemande à mettre sur pied des cessions de formations pour les femmes et surtout à la construction d’une unité de transformation de ces ressources devant abriter les machines d’extraction venues d’Allemagne il y a quelques jours. Ledit magasin est d’ailleurs actuellement en chantier dans la commune de Gaschiga à une quinzaine de kilomètres de Garoua. Pour pouvoir bénéficier de ces équipements, les femmes ont été encouragées à se constituer en coopératives.


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