Transferts : la folie des grandeurs


L’arrivée annoncée de Neymar au Paris Saint-Germain a pulvérisé tous les records sur le marché

«On est tombé sur la tête », dixit Bernard Tapie. « Comment cela a-t-il pu arriver ? », s’interroge Jürgen Klopp. « Ce n’est pas cher », clame Mourinho. « C’est le prix du marché aujourd’hui », soutient Carlo Ancelotti. Il n’y a pas à dire : l’annonce de l’arrivée prochaine de Neymar au PSG ne laisse personne indifférent. Le transfert n’était pas encore officialisé au moment où  nous mettions sous presse hier mais cela devrait se faire avant la fin du week-end, sauf chamboulement de dernière minute. Ce qui ferait donc de Neymar le joueur le plus cher de l’histoire, puisque sa clause libératoire pour partir du FC Barcelone est fixée à 222 millions d’euros (plus de 145 milliards de F). Soit près du double de ce qu’a coûté le joueur le plus onéreux jusqu’alors, Paul Pogba, (120 millions d’euros). Et on ne parle pas des 30 millions d’euros de salaire annuel (19,6 milliards de F) exigés par le Brésilien sur cinq ans, le double de ce qu’il gagnait au Barca et qui ferait de lui le joueur le mieux payé au monde.

On est bien loin de 2001 et du transfert de Zinedine Zidane, de la Juventus au Real Madrid, pour 75 millions d’euros et qui semblait déjà énorme pour l’époque. Personne n’imaginait alors qu’on atteindrait les sommets actuels 16 ans plus tard. D’où les réactions incrédules du monde du football et même au-delà. Le cas Neymar interpelle toute une société où la folie des grandeurs est désormais la norme. La clause de 222 millions d’euros était censée être dissuasive mais on voit que cela n’a pas arrêté le PSG.

Fair-play financier

C’est justement pour limiter cette démesure chez les clubs les plus riches que l’UEFA a créé la notion de Fair-play financier (FPF). Cette règle vise à s’assurer que les clubs participant aux compétitions européennes honorent leurs factures et ne s’endettent pas auprès d’autres clubs, de leurs joueurs et des administrations sociales ou fiscales. Depuis 2013, est entré en vigueur le principe d’équilibre financier, c’est-à-dire l’obligation pour les clubs de ne pas dépenser plus qu’ils ne gagnent. Le PSG devra donc expliquer le montage financier de ce dossier qui devrait lui coûter au total près de 500 millions d’euros (près de 327 milliards de F) avec les différentes indemnités. Soit le budget annuel du club parisien. Du coup, l’une des pistes évoquées est celle du rachat, par Neymar lui-même, de sa clause libératoire. Le PSG trouvera ensuite la formule pour rembourser cette somme sans engager son budget de façon alarmante. Dans tous les cas, le feuilleton mercato de l’été est loin d’être clos. Une certitude, le Brésilien ne sera pas sur le terrain pour le début de la saison ce week-end. Mais peut-on espérer avoir atteint le plafond avec Neymar ? Il faut craindre que non. A l’allure où vont les choses, on peut penser que le plus fou est certainement devant nous.


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