«Les déviances liées à l’utilisation des données à caractère personnel ont un impact grave sur la vie des citoyens, des familles et même de la société.» Constat dressé hier, 25 septembre, par le chef d’antenne Littoral de l’Agence nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (Antic). Eric Josué Boumndjel se confiait ainsi à des journalistes peu après le lancement par l’Antic d’une formation de deux jours, ayant pour thème : « Protection des données, une nécessité pour l’essor de l’économie numérique ».
En raison de leur caractère transversal, les TIC « irradient tous les domaines », a rappelé le directeur général de l’Antic, le Pr Ebot Ebot Enaw. Ce sont donc des responsables en charge du traitement des données à caractère personnel dans différents secteurs d’activité qui ont été conviés aux travaux : banques, opérateurs de télécommunications, hébergeurs, administrations, plateformes locales d’e-commerce, etc.
Le tout pour plancher sur des problématiques comme la législation relative à la protection des données à caractère personnel ; la certification électronique et la protection des données sensibles ; la protection des données personnelles bancaires ; l’audit de sécurité des plateformes de gestion des données… Les réseaux sociaux sont également au menu des travaux, sous l’angle vie privée et protection des données personnelles. Enfin, des techniques de protection de l’information, l’analyse des risques et les enjeux et menaces au Cameroun pour les entreprises et les particuliers vont aussi être abordés.
La préoccupation de l’Agence est d’autant plus grande que le taux de pénétration de l’Internet au Cameroun va croissant : il est passé de 5% en 2011 à plus de 25% en 2016, et serait estimé à environ 40% en 2018, selon des chiffres communiqués mercredi, 25 septembre 2019 par le Dg de l’Antic. Il ajoutera que désormais, « chaque individu représente une banque de données non négligeable pour des fournisseurs de services et de produits », lesquels « n’ont pas toujours conscience des problématiques liées à la protection de la vie privée. »
Pour le Pr Ebot Ebot Enaw, la responsabilité des personnes en charge du traitement de données personnelles est plus que jamais engagée. En effet, selon la loi du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité au Cameroun, les fournisseurs de contenus des réseaux de communication électroniques et systèmes d’information ont l’obligation de mettre en place des filtres pour faire face aux atteintes préjudiciables aux données personnelles et à la vie privée des utilisateurs. Un rappel sans doute utile…