Taxe de séjour: les hôtels de l’Est s’arriment


Certains clients restent réticents à payer le surcoût dû à ce nouvel impôt. Chez les hôteliers, on craint une baisse de la fréquentation.

La taxe de séjour est l’une des innovations de la loi de finances 2017. C’est une taxe imposée aux touristes ou toute personne en séjour dans un établissement d’hébergement. Les acteurs du secteur hôtelier de l’Est ont aussitôt été sensibilisés pour optimiser le recouvrement de cet impôt. Ici, d’un établissement à l’autre, chacun y va de son entregent, pour l’appliquer. Au Mansa Hôtel, établissement trois étoiles, c’est depuis le 9 janvier dernier que cette nouvelle taxe est entrée en vigueur et est imposée aux clients. « C’est difficile. Beaucoup de clients ne comprennent pas qu’ils doivent payer plus cher. Et du coup, ils sont réticents», explique Gilbert Blaise Bembe, comptable dans cet hôtel. Ici, les services des impôts ont déjà calculé ce qui est attendu : quatre millions de F par mois, pour 45 chambres à raison de 3000 francs la nuitée. Face à cette mesure, le top management entend attirer l’attention des employés de l’hôtel sur la nécessité de l’appliquer, pour ne pas transiger et éviter un manque à gagner qu’on leur imputerait.

A Sun City et au Christiana Hôtel, deux établissements classés deux étoiles, la mesure est également appliquée, mais connaît d’ores et déjà des fortunes diverses. Ici et là, à en croire les responsables, cette taxe est très mal accueillie par les clients. « Nous leur faisons des remises. Et ils sont prêts à payer seulement la facture de l’hôtel, mais depuis que nous insistons, on a à peine 50% de nos clients. Beaucoup désertent et vont ailleurs », confesse Jean Marie Njanta, directeur général de Christiana Hôtel. « On va déclarer et payer à l’Etat cette taxe puisqu’on n’a pas le choix», ajoute M. Njanta. A Sun City, l’un des responsables affirme que leurs clients considèrent cette taxe comme une pilule amère à avaler. « Nous devons l’appliquer, mais c’est le consommateur qui la supporte. Nous avons peur, car nous allons perdre des clients », s’inquiète notre source.

Dans d’autres établissements comme Fanga hôtel, on se résout à ne pas faire cas de cette taxe, pour ne pas perdre la clientèle. Mais, on promet de déclarer et de reverser à temps. Dans d’autres établissements de première catégorie et ceux non-classés, l’appréhension est la même: celle de perdre de la clientèle. Aussi bien les nationaux que les expatriés. Mais ces derniers sont plus réceptifs, selon nos sources.  Face à cela, le chef de centre régional des Impôts assure et affirme que le Cameroun a voulu par cette taxe, rétablir l’équité fiscale, jusqu’ici appliquée dans les pays voisins. Charles Koge Djang et ses collaborateurs ont pris dès lors des mesures utiles, pour que l’Etat ne soit pas floué. Les premiers recouvrements sont prévus entre le 1er et le 15 février prochains.


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