Le Cameroun fonctionne depuis des lustres avec deux systèmes judiciaires: la Common Law d’inspiration anglo-saxonne pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest et la Civil Law pour les autres régions du pays. Une situation qui devrait continuer telle quelle si l’on s’en tient aux recommandations de la commission chargée de réfléchir sur le système judiciaire camerounais. Celle-ci a donc milité pour que chacun conserve ses spécificités, puisque les contextes ne sont pas les mêmes, en cheminant côte à côte. Avec la possibilité d’harmoniser certains points convergents.
Mais la Commission a globalement milité pour un meilleur traitement et une meilleure considération des avocats dans l’exercice de leurs fonctions. En leur permettant notamment d’avoir librement accès à leurs clients sur les lieux de détention. Ou en souhaitant la décongestion des prisons via la suppression des lenteurs administratives. La création d’une école de droit pour les avocats et les auxiliaires de justice a également été évoquée. Au même titre qu’une école nationale de magistrature. La traduction en anglais et la refonte des actes uniformes de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) est aussi un préalable. Tout comme la traduction systématique des textes en français et en anglais.
Il a aussi été question de plaider pour la fin des promotions et affectations des magistrats qui ne tiennent pas compte du système anglo-saxon. Sans oublier les difficultés à recruter des enseignants de la Common Law ou encore l’accès des personnes issues des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest à la magistrature suprême. Enfin, la Commission a appelé à la mise sur pied d’une commission « Vérité, justice et réconciliation », pour le retour à la paix définitive dans les zones en crise.