Stabilisation en Centrafrique: l’ONU reconnaît les erreurs de ses troupes


Les casques bleus sont accusés d’avoir failli dans leur mission de protection des civils face aux groupes armés dans le sud du pays.

L’Organisation des Nations unies (ONU) vient de rendre publics les résultats d’une enquête dénonçant des manquements de ses troupes dans le sud de la Centrafrique.

L’enquête abondamment relayée par la presse centrafricaine fait état d’un ensemble d’infractions dont se seraient rendus coupables les soldats de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) dans leur mission de protection des populations dans cette partie du pays.

A la demande de Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, ladite enquête fait suite aux nombreuses récriminations des civils fustigeant la «passivité» des casques bleus souvent qualifiés de «médecins après la mort» face aux abus et exactions de toutes sortes dont ils font l’objet au quotidien de la part des bandes armées.

L’enquête menée entre mai et août 2017 met en exergue une inaction des forces onusiennes face aux nombreux assassinats, cas de viols, de pillages et autres abus perpétrés par les rebelles.

Malgré toutes les dispositions prises pour repousser les assaillants, les choses ne se sont pas toujours passées comme prévu. «La mission a mis en place une stratégie bien établie de protection des civils et des mécanismes opérationnels d’alerte rapide.

Cependant, dans les cas étudiés, ceux-ci ne se sont pas traduits par des actions préventives et il y a eu des déficiences dans la planification civile-militaire-policière et dans les opérations, en particulier sur le terrain», souligne le document.

Des manquements qui, à l’époque, n’avaient pas laissé les officiels centrafricains indifférents avec au premier rang desquels le président de la République qui a du sortir de ses gonds pour frapper du point sur la table.

Dans une adresse à la nation prononcée le 13 août dernier dans le cadre des festivités de l’indépendance de la Centrafrique, Faustin Archange Touadera a tenu à mettre en garde les bandes armées. «Je demande aux groupes armés d’arrêter toutes les hostilités, conformément à leurs engagements.

Je demande aux commanditaires des crimes d’arrêter leurs machinations et artifices coupables, car la justice sera implacable», a-t-il prévenu. Cette enquête vient tout simplement rappeler les mêmes plaintes formulées en octobre dernier à l’adresse du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, par les parlementaires centrafricains lors de sa visite en terre centrafricaine.


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