Au petit matin du 28 juin 2019, plus de 1 500 femmes investissent la place des fêtes de Kribi. Réunies en petits groupes, on entend les dames dire : « C’est honteux. Ces gens ont sali l’image du Cameroun ». Des messages sont rédigés sur des pancartes : « Le Cameroun a son président. Il s’appelle Paul Biya. Respectons-le. Halte au désordre ! Oui à une diaspora responsable ». Quelques minutes plus tard, le sénateur Grégoire Mba Mba rejoint les femmes. Elles sont pour la plupart, membres de l’association baptisée : « Les Amazones de Paul Biya ». Les chants en l’honneur du président de la République sont entonnés. Ce n’est pas un meeting. Pour le sénateur Mba Mba, c’est une réaction spontanée. Dans cette spontanéité, la foule impose un défilé à travers les artères de la cité balnéaire. Grégoire Mba Mba, dirige alors la marche.
Une dizaine de kilomètres pour exprimer une déception partagée. Initiée par les femmes, les hommes aussi ont rejoint les rangs. On comprend alors que les actes de violence perpétrés par des Camerounais se réclamant de la « brigade antisardinards » (BAS) sont condamnés par tous les habitants de Kribi. « Le peuple camerounais a fait son choix. Et Paul Biya est le président de tous les Camerounais sans exception. Alors, nous n’accepterons jamais qu’on vienne à lui manquer de respect », souligne le sénateur Mba Mba qui dira par la suite que les éléments de la « BAS » sont les vrais ennemis du Cameroun. Par ailleurs, il demande aux populations de Kribi de ne pas se laisser manipuler. La cité balnéaire, depuis un certain temps, est devenue le Cameroun en miniature où le vivre-ensemble en est une religion.