Soudan du sud : une autre chance de paix


Les difficultés relevées, avant-hier, dans le déploiement de la Force de réaction rapide au Soudan du sud reflètent les obstacles qui plombent le processus de normalisation de ce pays. Depuis le déclenchement du conflit qui déchire le jeune Etat en décembre 2013, à la suite des tensions persistantes au sein du gouvernement, la communauté internationale s’est fortement mobilisée pour ramener à de meilleurs sentiments les principaux protagonistes. A savoir, le président de la Fédération des Etats du Soudan du sud, Salva Kiir, et l’ancien vice-président Riek Machar. Au moins huit accords de paix ont été signés par les belligérants sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union africaine (UA) et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Aucun de ces accords n’a pu normaliser la situation au Soudan du sud, y compris l’accord de paix du 26 août 2015. Ces démarches avaient pourtant vocation à dénouer la crise puisqu’elles prévoyaient le cessez-lefeu immédiat, le rétablissement de Riek Machar dans ses fonctions de vice-président de la République, la formation d’un gouvernement d’union nationale et le retour des anciens soldats rebelles au pays natal. L’accord du 26 août 2015, avait partiellement été mis en oeuvre avec le retour au bercail de Riek Machar, sa réinstallation dans ses fonctions, la mise sur pied du gouvernement d’union nationale et surtout le retour des anciens soldats rebelles à Juba, la capitale. Malheureusement, les forces loyalistes et celles demeurées fidèles au vice-président de la République n’ont pas pu cohabiter. Riek Machar n’a trouvé d’autre option que de reprendre le maquis. Depuis lors, la guerre a repris. A telle enseigne que le 20 juillet dernier, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège ont condamné la poursuite des violences, en particulier l’offensive des troupes gouvernementales contre les forces de l’opposition près de la localité de Pagak. Mieux, la troïka appelle à la revitalisation du processus de paix. Laquelle passe notamment par le déploiement d’une force d’interposition. C’est assurément une autre chance de paix pour le Soudan du sud.


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