Après deux jours d’âpres négociations à Khartoum, le Conseil militaire aux affaires depuis la chute d’Omar el-Bechir le 11 avril dernier et l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, sont finalement parvenus à un accord ouvrant la voie à un transfert du pouvoir aux civils. Conclu sous l’égide de l’Union africaine (UA), cet accord prévoit une transition de trois ans. « Les deux délégations sont tombées pleinement d’accord sur la déclaration constitutionnelle », a déclaré Mohamed el-Hacen Lebatt, médiateur de l’organisation panafricaine. Les deux camps se sont ainsi entendus sur la création d’un Conseil souverain constitué de cinq militaires et de six civils devant conduire la transition jusqu’à la tenue des élections. Dans les détails, le Conseil souverain qui sera présidé par les civils aura des pouvoirs limités durant cette période de transition. Dirigé par un Premier ministre, un Conseil des ministres verra le jour et devra être doté de pleins de pouvoirs exécutifs. Cette institution sera pourvue de 18 ministres nommés par les Forces de changement et de liberté et les ministres de la Défense et de l’Intérieur, eux-mêmes désignés par le Conseil militaire de transition.
A ces institutions, s’ajoute le Parlement de transition. Encore appelé Conseil législatif, celui-ci sera constitué de 300 membres avec les deux tiers nommés par les Forces de changement et de liberté et un tiers désigné à la fois par le Conseil militaire et les Forces de liberté et de changement.
A travers le pays, autant l’on salue cet accord comme étant une avancée majeure vers un dénouement heureux de la crise actuelle, autant l’on le dénonce. Pour de nombreux Soudanais, plusieurs questions restent encore en suspens quant au déploiement des forces de sécurité et au sort réservé aux généraux impliqués dans la répression des différentes manifestations.