Nul ne sait quand ni comment sortira de nouveau du maquis l’un des chefs de file de l’opposition congolaise Frédéric Bitsamou, plus connu sous l’appellation de pasteur Ntumi. On observe néanmoins un regain de tension dan la région du Pool, plus précisément aux environs de Mayama, fief du pasteur Ntumi depuis le week-end dernier. Ce regain de tension est notamment marqué par le déploiement des forces de l’ordre et la fuite de certaines populations.
Les bruits de bottes enregistrés dans la région du Pool rappellent ceux du 4 avril dernier au sud de Brazzaville, la capitale de la République du Congo aux lendemains de la proclamation des résultats de la présidentielle consacrant la réélection du président Denis Sassou Nguesso. Ce jour-là, des forces de sécurité ont affronté des combattants armés, des anciens rebelles ninjas du pasteur Ntumi, qui avaient bruyamment manifesté contre la réélection du président congolais. Le fait que les ninjas ayant appartenu à Bernard Kolelas soient mis à la disposition du pasteur Ntumi montre la profondeur de ses liens avec la famille Kolelas. C’est probablement pour cette raison qu’il avait soutenu le candidat Guy-Brice Parfait Kolelas au cours de la dernière présidentielle. Malheureusement, son candidat avait mordu la poussière. A Brazzaville comme dans la région du Pool, une vaste opération sécuritaire avait été lancée pour mettre les assaillants hors d’état de nuire. Par la suite, des négociations avaient été ouvertes entre des représentants du gouvernement et ceux des anciens rebelles ninjas pour préserver la paix.
Force est cependant de constater qu’au bout de quatre mois, ces négociations n’ont enregistré aucune avancée notable. Plus grave, le pasteur Ntumi demeure introuvable. Lui qui, lors du déclenchement des dernières hostilités, occupait les fonctions de délégué général chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de la guerre. On sait que les négociations se heurtent sur l’ordre du jour. La partie gouvernementale souhaite se pencher sur la sécurité. Elle souhaite identifier les assaillants du 4 avril tandis que les rebelles veulent aborder les questions politiques. La paix du Congo mérite certainement qu’on surmonte ces divergences et qu’on sorte du blocage.