Situation économique en zone Cemac : des réformes qui s’imposaient


En mi-2014, l’Afrique centrale a connu une crise économique et financière profonde. A l’origine de cette situation déplorable, une détérioration des termes de l’échange, causée par la faiblesse, sur le marché international, des cours des principales matières premières qu’elle exporte, notamment le pétrole. À ce choc économique s’est ajoutée une crise sécuritaire subie de plein fouet par trois pays de la sous-région. La persistance des menaces terroristes récurrentes dans le Bassin du Lac Tchad et la poursuite des exactions des groupes armés en Centrafrique, mais aussi le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Cet ensemble d’événements a eu des répercussions sur les pays de la Communauté économque des Etats de l’Afrique centrale (Cemac). Sur le plan économique, le ralentissement de la croissance, une détérioration des comptes des finances publiques, une accentuation du déficit de la balance courante et une baisse accrue des avoirs en réserves, étaient des équations à résoudre.

 

Les chefs d’État de la Cemac ont pris le taureau par les cornes en vue du redressement de la situation économique. D’où la création d’un Programme de réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac). Un organe chargé du suivi de la mise en oeuvre des 21 réformes adoptées à Yaoundé en décembre 2016 lors du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEMAC convoqué par le président Paul Biya. Des réformes qui concernent les politiques budgétaires, la politique monétaire et le système financier, les réformes structurelles, l’intégration régionale et la coopération internationale. Objectif, « stabiliser le cadre macroéconomique et transformer structurellement et profondément les économies de la sous-région, afin d’en renforcer la résilience et de les placer sur le sentier de l’émergence », indique Michel Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Pref-Cemac. T

rois ans après, au vu de certaines réalisations, on peut dire que la sousrégion est sur la bonne voie pour sortir la tête de l’eau. La plus visible est le programme économique et financier du Fonds monétaire international (FMI), mis en oeuvre dans cinq des six pays de la Cemac. On note aussi l’amélioration de la qualité de la dépense publique. Au Cameroun par exemple, une batterie de mesures a été prise dans ce sens, avec des résultats palpables, notamment sur la maîtrise de la masse salariale et la réduction du train de vie de l’Etat. On voit aussi l’impact de ces réformes sur l’économie de l’ensemble de la communauté, où les indicateurs macroéconomiques s’améliorent, de manière générale. A quelques semaines de la fin d’année, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) table sur une croissance de l’ordre de 2,7% contre les 3% prévus en début d’exercice. Mais pour Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque centrale et président du Comité de politique monétaire, cela est bien mieux que le taux de croissance de 1,8% enregistré dans la sous-région en 2018. L’inflation reste maîtrisée, avec un taux de 2,5%, sous le seuil communautaire fixé à 3%. Quant à l’excédent de solde budgétaire, il est remonté à 0,8% alors qu’en 2018 la Cemac était en dessous de 0%.


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