Exercice confié aux membres du comité de pilotage du programme d’appui à la stratégie nationale de la finance inclusive, installés hier par le ministre délégué auprès du MINFI.
Diagnostic froid : le taux de bancarisation au Cameroun est très faible, se situant autour de 7% seulement, contre 30% en Angola, 60% en Afrique du Nord et plus de 80% en Afrique du Sud. C’est dire, selon Elung Paul Che, ministre délégué auprès du ministre des Finances (MINFI), que « le Cameroun demeure à la traîne dans le domaine de l’inclusion financière. Ce qui est inadmissible pour un pays qui veut réduire son taux de pauvreté et vise l’émergence, étant donné que l’épargne et l’accès aux crédits ont un impact certain sur l’investissement ». C’est conscient de cet handicap qu’a été conçu le Programme d’appui à la stratégie nationale de la finance inclusive, fruit de la coopération entre le gouvernement du Cameroun et la communauté des bailleurs de fonds. Une initiative visant à favoriser l’élargissement de l’accès aux services financiers à toutes les couches de la population, en particulier celles rurales et vulnérables, majoritairement exclus du système financier classique.
D’emblée, les experts financiers indiquent que le faible taux de bancarisation du Cameroun s’explique entre autres par le faible niveau de revenus par habitant, la prépondérance du secteur informel, la faible culture financière des populations, mais aussi, une offre de crédit bancaire très sélective. Néanmoins, les membres du Programme d’appui à la finance incluse sont appelés à mener une enquête de terrain, pour déterminer à travers le pays, la demande en services financiers. C’est-à-dire, savoir qu’est-ce que les gens, à toutes les couches de la population, veulent comme services financiers ? Ensuite, le programme fera une étude sur l’offre actuelle. Après quoi, l’on va opposer les besoins à l’offre. « C’est seulement à partir de ce moment qu’on va inviter les différents acteurs du secteur financier à développer les produits qui s’adaptent aux besoins spécifiques des différentes couches de la population », explique Victor Ndzana Nduga, coordonnateur national du programme.