Les Gabonais ont toujours en mémoire les scènes de violence qui ont suivi la proclamation des résultats de la présidentielle de 2009. Pour la présidentielle de cette année, les discours de certains hommes politiques pendant la campagne qui laissent présager une insurrection si le résultat ne leur est pas favorable, n’augurent rien de bon. Et c’est dans un climat de tension latente que les Gabonais s’apprêtent à voter demain. Les incertitudes liées au scrutin ont même poussé les populations à prendre des précautions. De nombreux habitants de Libreville se sont approvisionnés pour ne manquer de rien pendant quelque jours, si d’aventure il y avait des troubles. Au quartier Louis de Libreville, Alphonse M., cadre dans une société de la place, a, quant à lui, décidé de s’éloigner de Libreville, le temps de l’élection. Il n’est pas le seul dans ce cas. La capitale est résolument l’épicentre du combat politique que se livrent les candidats et une odeur de souffre flotte dans l’air, pensent certains.
Toujours est-il que les pronostics apocalyptiques de certaines personnes, tranchent avec le discours officiel. Les autorités gabonaises ont promis que toutes les dispositions sont prises pour garantir la sécurité des biens et des personnes, pendant et après le scrutin. D’ores et déjà, même si l’on est loin d’une ville caserne, dans les rues de la capitale, les forces de sécurité et de défense sont bien là. A tous les carrefours et à tous les endroits stratégiques de la ville, des patrouilles sont présentes. Cette présence est volontairement discrète mais suffisamment dissuasive.