Screening : l’aura d’Idrissa Ouedraogo


35 minutes pour livrer sa vision personnelle de la prolifique carrière d’Idrissa Ouedraogo (1954-2018). Dans un court-métrage documentaire projeté le 24 février dernier au Ciné Neerwaya de Ouagadougou, le réalisateur camerounais Michel Kuate s’infiltre dans le monde fantastique de ce monstre du cinéma burkinabé et africain. « Le père de Tilaï », en référence à « Tilaï », film avec lequel Idrissa Ouedraogo remportera le tout premier Etalon d’or de Yennenga du Burkina Faso en 1991, est un retour sur la vie et l’œuvre du grand cinéaste.

L’homme voyait le monde derrière un objectif. Il le voulait beau mais souvent laid, joyeux et parfois dévastateur. Il était rarement à court d’idées, au contraire elles bouillonnaient dans ce cerveau à part. Idrissa Ouedraogo, c’est une cinquantaine de projets classés dans différentes catégories (longs et courts métrages, documentaires, productions…).

Dans cette biographie dressée par Michel Kuate, elles apparaissent en filigrane. Le portrait de l’artiste burkinabé se dessine par l’intermédiaire de ses plus gros succès, et de réalisations à l’impact irréversible sur le quotidien des Africains. Michel Kuate fait intervenir des témoins de la vie du cinéaste. Grâce à leurs anecdotes, on rentre dans l’intimité de Idrissa Ouedraogo.

On apprendra par exemple que Monsieur Ouedraogo l’espiègle est né bien avant « Tilaï » (1990). Son idéologie du cinéma, elle transparaît dans « Poko » (1980), un court-métrage sur les problèmes de santé maternelle et infantile. Le plaidoyer de la santé est subliminal dans tous les films du Père de Tilaï, comme le fait remarquer le comédien et ami de toujours, Rasmané Ouedraogo.

Pour Kuate, son documentaire veut aller plus loin qu’un simple profil. « C’est une philosophie de cet homme. C’est aussi mon histoire au travers de laquelle je raconte celle de Idrissa Ouedraogo, qui a été mon idole depuis tout petit. J’ai consommé ses films tout au long de ma vie, de mon adolescence », rappelle-t-il.

Le tournage de ce film réalisé entre Ouagadougou, Cotonou et Yaoundé a été chamboulé par la mort de l’homme au cœur du sujet le 18 février 2018. Il a fait plus que voir le jour. Il est nominé au Fespaco. Cette réalisation de Michel Kuate a ému de nombreux cinéphiles burkinabés qui lui prédisent déjà le meilleur.


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