Santé en zones reculées: des primes pour le personnel médical


La phase pilote d’un projet d’incitation et de fidélisation a été évaluée vendredi dernier à Yaoundé.

Entre mars 2014 et décembre 2015 et sur financement du C2D, un projet de fidélisation des personnels de santé dans les zones rurales d’accès difficile a été mis en œuvre dans des formations sanitaires sélectionnées dans quatre régions du Cameroun : Adamaoua, Nord, Extrême-Nord et Sud-Ouest. Le but : améliorer l’offre de services et de soins de santé au sein des populations ciblées. Près de 660 millions de F ont été mis à disposition et utilisés à 92%. 446 formations sanitaires ont été couvertes, d’après les informations fournies par le directeur des ressources humaines du ministère de la Santé publique (Minsanté). C’était vendredi dernier à Yaoundé lors de la restitution de l’évaluation dudit projet à André Mama Fouda, ministre de la Santé publique. Les incitations financières vont de 30 000 F pour les aides-soignants, 50 000 F pour les infirmiers diplômés d’Etat à 70 000 F pour les médecins. Du matériel roulant a été octroyé dans certains cas, de même que des distinctions honorifiques.

A l’heure de l’évaluation, l’étude instruite révèle une faible attractivité pour le personnel. « 5% seulement se sont engagés de leur propre initiative », a-t-on appris. Le niveau des incitations proposées est jugé faible. Toutefois, une adhésion s’est progressivement installée chez certains. S’agissant de la qualité de l’offre des soins, les populations ont noté une nette amélioration dans l’accueil et la prise en charge. Le projet a contribué au maintien du personnel enrôlé. Mais la phase pilote est arrivée à terme en décembre 2015 et du coup,  la motivation n’est plus la même. Il est donc question pour le gouvernement de trouver des mesures spécifiques pour ne pas perdre l’effectif déjà engagé.  

Le rapport sur les modalités de relance du projet de fidélisation du personnel de santé dans les zones rurales d’accès difficiles propose de le pérenniser en le basant sur des ressources financières étatiques. Ainsi, « un poste de 100 millions de F a été inscrit au budget du Minsanté », selon Pierre Charles Dikanda, directeur des Ressources humaines dans le ministère. Par ailleurs des partenaires complémentaires sont sollicités. Tout le monde convient que c’est une approche innovante pour rapprocher les soins des populations du fin fond du pays. Mais les mesures d’incitation constituent un levier qui doit tenir compte des aspirations légitimes du personnel visé. Ce personnel en demande davantage par rapport au sacrifice consenti pour demeurer dans ces localités que tout le monde fuit. Notamment l’affectation de logements d’astreinte et de moyens de locomotion.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *