Il était 16h26 hier après-midi à Garoua, chef-lieu de la région du Nord, lorsque la dépouille de l’ancien Premier ministre Sadou Hayatou a été mise en terre à Laïndé au cimetière familial. C’était sous le regard du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, représentant du chef de l’Etat, et en présence des membres de la famille du défunt, de plusieurs membres du gouvernement, des autorités administratives, traditionnelles, religieuses locales ainsi que de nombreux amis et connaissances. Cette inhumation marquait ainsi la fin des obsèques officielles dont l’organisation a été décidée par le chef de l’Etat, suite au décès, le 1er août 2019 en Suisse, de ce haut commis de l’Etat qui était également membre d’honneur du Comité central du RDPC.
Tout a commencé hier à Garoua avec l’arrivée, à 13h, du vol spécial ayant à son bord la dépouille. Puis, à 13h43 a débuté la cérémonie à l’esplanade de l’aéroport international de Garoua, dès l’arrivée sur les lieux du représentant du chef de l’Etat. La procession funèbre qui s’est achevée avec l’installation, sous une tente, du cercueil du défunt posé sur un chariot et recouvert du drapeau national, face aux personnalités qui ont fait le déplacement, a été un moment fort des honneurs rendus par la République à Sadou Hayatou, dont le portait était disposé à côté de son cercueil. Après l’annonce du programme, le représentant du chef de l’Etat est allé déposer la gerbe de fleurs du couple présidentiel près du cercueil. Un geste qui a laissé place aux témoignages.
Mérite reconnu de tous
La lecture du message de condoléances du chef de l’Etat adressé à Mme Pierrette Aïcha Hayatou, sénatrice RDPC, a retenu l’attention. Ce message a été lu par le préfet du département de la Bénoué, David Embé, qui l’a ensuite remis à son destinataire. Paul Biya écrit qu’il a personnellement connu Sadou Hayatou qui avait su bénéficier de sa confiance. Ses qualités humaines, sa grande compétence et son sens élevé de l’Etat lui ont permis, poursuit- il, de réaliser une brillante carrière professionnelle. Il aura été un haut commis de l’Etat dont le mérite était reconnu de tous et sa disparition est assurément une grande perte pour la région du Nord, pour le RDPC et pour le Cameroun qu’il aura servi avec dignité et patriotisme, a également mentionné le président de la République. Avant la lecture du message présidentiel, l’assistance a écouté sept interventions. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, ami de la famille, a déclaré que Sadou Hayatou était un homme-lumière dont l’éclat pouvait éblouir, un homme qui agrégeait les plus grandes qualités intellectuelles et morales. Le Pr. Hassana Iya, camarade du disparu, l’a présenté comme un homme fondamentalement simple, facile d’accès, qui écoutait et arrivait très souvent à résoudre les problèmes des autres. Quant au Pr. Pierre Moukoko Mbonjo, collaborateur du défunt à la primature, il a rendu un juste hommage à celui qui fut pour lui un patron bienveillant et attentionné. Il n’a pas oublié de souligner le rôle joué au début des années 1990 par Sadou Hayatou qui avait dirigé avec panache la rencontre tripartite, réussissant à faire revenir la concorde nationale alors que le Cameroun traversait des moments difficiles. Benjamin Itoé, collaborateur de Sadou Hayatou au sein du gouvernement, dira qu’il était un grand commis de l’Etat intègre, humble et loyal envers les institutions et la personnalité qui les incarne. L’honorable Robert Bapooh Lipot, secrétaire général de l’UPC, a pour sa part présenté Sadou Hayatou comme un républicain qui a su amener les filles et les fils de ce pays à s’entendre sur l’essentiel. Le représentant du chef de la délégation permanente régionale du RDPC pour le Nord a, en ce qui le concerne, lu le massage de condoléances du SG du Comité central adressé à l’épouse de ce grand prince du Nord. Enfin, Issa Hayatou, le chef de la famille, a remercié le président de la République pour son implication personnelle dans l’organisation de ces obsèques. L’élévation de Sadou Hayatou à la dignité de Grand cordon du mérite camerounais à titre posthume par Paul Atanga Nji, au nom du président de la République, a mis un terme à la cérémonie à l’esplanade de l’aéroport. Puis, l’assistance s’est dirigée vers l’esplanade de la grande mosquée de Garoua où le grand imam de la ville, Djafarou, a conduit une brève prière en présence de la dépouille, transférée ensuite à Laïndé où a eu lieu l’inhumation.