Le gouvernement britannique est sur le point d’obtenir l’aval du parlement pour rendre effective la séparation d’avec l’Union européenne.
Les députés de la chambre basse du parlement britannique planchaient encore hier, pour la deuxième fois au moment où nous mettions sous presse, sur la loi concernant le Brexit (sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne). Le mois dernier, des amendements au texte avaient été demandés par les Lords. Il était notamment question de garantir les droits des trois millions d’Européens qui vivent au Royaume-Uni. Par ailleurs, le parlement souhaitait avoir le dernier mot sur l’accord final avec Bruxelles. Mais sur ce dernier point, la Première ministre Theresa May est gênée aux entournures. Elle souhaite en effet avoir une réelle marge de manœuvre face aux Européens dans les négociations sur le Brexit. Si son vœu est exaucé, Theresa May pourrait alors activer l’article 50 du Traité de Lisbonne dès ce mardi. La procédure définitive de divorce entre le Royaume Uni et l’Union européenne serait ainsi déclenchée.
Mais cette perspective n’enchante pas tout le monde au Royaume-Uni. Hier la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé qu’elle allait demander un nouveau référendum d’indépendance fin 2018 ou début 2019. « J’estime qu’il est important que l’Ecosse soit en mesure de décider de son futur (…) avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré Nicola Sturgeon. Elle envisage de demander au parlement écossais l’autorisation de trouver un accord avec le gouvernement britannique pour mettre en place les mécanismes d’un référendum d’indépendance. A Londres, la position du chef du gouvernement écossais est perçue comme « un facteur de division ».
Mais ce n’est guère une surprise. Depuis quelques années les velléités d’indépendance de l’Ecosse sont réelles. Toutefois en 2014, un référendum s’était soldé par un non à l’indépendance (55 %). Mais un récent sondage laisse entendre que 48 % des Ecossais sont favorables à l’indépendance. Davantage, la question du Brexit est un élément supplémentaire de désaccord. En effet, l’Ecosse s’était prononcée à 62% contre la sortie de l’Union européenne en juin dernier, 52% des Britanniques ayant choisi le Brexit. L’Ecosse, ne souhaite donc pas être entraînée dans le Brexit « contre sa volonté ». Elle a sollicité un statut spécial avec l’Union européenne mais Londres n’a pas donné suite à sa requête.