Le ministre Henri Eyebe Ayissi était mardi dans la Haute-Sanaga, où des experts coréens et chinois transfèrent leurs compétences aux producteurs locaux.
Il y a un regain d’intérêt certain de la part du gouvernement camerounais pour la riziculture. La preuve avec la réinstauration des droits de douane sur le riz importé, afin de permettre à la production locale, de plus en plus variée, de gagner des parts sur le marché national et même, de s’exporter vers la sous-région. Dans la foulée, l’on note une multiplication d’initiatives de formation et d’accompagnement des producteurs locaux, conduites sur le terrain par la coopération internationale, asiatique notamment. Afin de cueillir les premiers fruits de ces partenariats et avoir une idée précise des réalisations et difficultés à l’essor de la filière riz, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (MINADER) s’est rendu mardi dernier dans les bassins de production de la Haute-Sanaga, région du Centre. Henri Eyebe Ayissi et ses collaborateurs ont effectué un premier arrêt dans l’arrondissement de Nkoteng, où des ingénieurs du MINADER et ceux de la Korea rural community corporation animent le projet de Ferme pilote de riziculture irriguée d’Avangane (FPRIA-C). D’après Patrice Gautier Levodo, coordonnateur homologue dudit projet, « il est question de développer un modèle de ferme rizicole mécanisée, qui peut être dupliqué dans d’autres zones de production au Cameroun ». Sur le site d’Avangane en ce moment, quatre hectares de riz ont été produits et prêts pour la première récolte. Un exercice auquel le MINADER s’est volontiers plié. Il en sort du riz de la variété de Nerica L42, qui produit environ cinq tonnes à l’hectare. Le MINADER a, par ailleurs, fait le tour des installations du projet FPRIA-C : un centre de formation et de transfert de compétences en construction, une pépinière et une salle de machines.
Second arrêt, Nanga-Eboko, où se situe le Centre d’application des technologies agricoles du Cameroun (CATAC). Il s’agit d’un projet de coopération technique mis en œuvre avec l’appui de l’aide chinoise au développement (CHINA AID). « L’objectif du CATAC est de conduire les travaux de recherche et d’expérimentation agricole pour les cultures du riz, maïs et manioc. Il est également question de transfert de compétences et de vulgariser l’usage des machines. Hélas, l’irrégularité de l’énergie électrique nous handicape énormément », regrette Hermann Guy Aurel Biscène à Ngon, directeur homologue du centre. Malgré tout, l’on a travaillé ici sur l’adaptation de cinq variétés de maïs, deux variétés de riz et une variété de manioc chinois au Cameroun. Et ça pousse plutôt bien.