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L’annonce du retour au bercail d’anciens ressortissants africains ayant combattu dans les rangs de l’Etat islamique (EI) ne peut certainement pas susciter l’enthousiasme.
Certes, le retour en Afrique des 6000 terroristes a été évoqué en décembre 2017 par le commissaire à la paix et à la sécurité de l’organisation panafricaine, Smaïl Chergui.
Certes aussi, le responsable de la paix et de la sécurité de l’Union africaine a déclaré, à l’issue du récent sommet de l’organisation continentale, avoir reçu des informations sBulletinelon lesquelles des Africains qui avaient rejoint l’EI souhaitaient se désengager et revenir à une vie normale.
Pour autant, ce retour suscite des inquiétudes même s’il est devenu inéluctable à l’aune de la chute des bastions de ce groupe terroriste en Syrie et en Irak.
En réalité, le retour des anciens terroristes est effectif au fur et à mesure que l’EI perd du terrain. Faute d’avoir pu trouver des zones de repli ailleurs, certains terroristes ont pu retourner chez eux par tous les moyens détournés possibles.
Si certains sont en prison, d’autres en assignation en résidence ou stricte surveillance, quelques-uns ont pu échapper à la vigilance des forces de sécurité pour commettre des attaques. C’est par exemple le cas au Mali où des assauts terroristes ont été lancés contre les forces armées et les contingents de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA).
Les autorités maliennes et les responsables onusiens ont pu se rendre compte que les mouvements rebelles du nord du Mali ont dû recevoir des renforts.
La surveillance du retour des anciens terroristes s’impose donc partout où ceux-ci pourraient élire domicile en Afrique et particulièrement en Libye qui demeure encore plongée dans le chaos sept ans après la chute de l’ancien guide Mouammar Kadhafi. La présence des terroristes sur le sol libyen y aggrave le trafic des armes, des drogues et des êtres humains.
D’où la nécessité pour l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies de continuer à coopérer pour promouvoir la réconciliation nationale en Libye et préparer des conditions pour des élections pacifiques.