«Trois plats de poulet rôti avec des frites de plantain », répète Judith Temkou, en l’inscrivant sur son bloc-notes, le téléphone collé à l’oreille. C’est la énième commande que reçoit cette livreuse de repas, dans les ministères et entreprises de Yaoundé. Ce jeudi, comme chaque jour de lundi à vendredi depuis près d’un an, la jeune femme, pour satisfaire sa clientèle, arpente des dizaines d’immeubles. Les commandes enregistrées, Judith Temkou relit la liste des bureaux dans lesquels elle doit livrer les repas. Par paquets de trois, elle transporte vers les bureaux de ses clients, les repas conservés dans la glacière. Une niche de revenus pour la livreuse : « L’avantage avec les livraisons est qu’elles sont facturées avec le repas. Je livre en moyenne cinquante plats de repas par jour et la plupart de mes clients se retrouvent dans une même zone. Le prix d’un plat revient à 1.500 F », affirme-telle.
Les clients, quant à eux, se voient dispensés des déplacements vers les restaurants, comme l’explique Brigitte Eyenga. « Depuis que je peux me faire livrer mon repas de midi au bureau, je ne sors en pause que par plaisir. Car ces livreurs sont des employés de restaurants que je fréquente. Vers 11h, je les appelle via le numéro qu’ils communiquent sur leur page Facebook ou sur leurs cartes de visites. Je prends connaissance du menu et des prix, puis je passe ma commande », explique-t-elle.
Comme cette dame, nombreux sont les travailleurs qui optent pour la livraison de leurs repas. Si certains restaurants classiques offrent ce service grâce à une visibilité sur les réseaux sociaux et des cartes de visite, des restaurants virtuels voient le jour. Grâce Nouelle est propriétaire d’un restaurant en ligne et explique sa stratégie : « Le commerce en ligne est en vogue et offre facilement une grande visibilité. Etant donné que j’aime faire la cuisine, je me suis demandée pourquoi ne pas vendre en ligne, vu que je n’ai pas assez de moyens pour ouvrir un restaurant », indique-t-elle. Elle a ainsi crée un restaurant en ligne où elle publie en images son menu au quotidien. « Avec deux distributeurs, je livre mes repas dans les services publics et les entreprises du lundi au vendredi, et le weekend dans les domiciles », souligne-t-elle. Au regard de l’intérêt qu’accordent les clients, la pratique a tendance à se vulgarisrer