Le Kenya retient son souffle à l’approche des élections générales du 8 août prochain. Ayant été meurtri par les défaillances techniques de 2013 et les graves incidents de 2007-2008 qui se sont soldés par 1000 morts et plus 600.000 déplacés, ce pays s’est donné les moyens de mieux préparer les scrutins de mardi prochain, selon de nombreux observateurs. Le souci de mieux organiser le processus électoral s’est notamment matérialisé par la mise à contribution d’un nouveau dispositif technologique censé garantir la transparence.
Les dispositions techniques prises pour assurer des élections crédibles et transparentes sont cependant soumises à rude épreuve par des dérapages regrettables. Il s’agit notamment de l’assassinat de Chris Masando, le directeur du pôle technique de l’IEBC (Independent Electoral and Boundaries Commission), la commission électorale kenyane. L’assassinat de Chris Masando constitue un coup dur pour le processus électoral kenyan puisqu’il était le responsable de l’identification des votants et de la transmission électronique des résultats. Il s’agit aussi de l’attaque de la résidence du vice-président kenyan, William Ruto. Cet assaut a été d’autant plus embarrassant et inopportun qu’il a duré 20 heures et s’est soldé par deux morts.
S’il est vrai que d’autres dérapages sont redoutés, il est davantage établi que la tension monte entre les deux camps rivaux à savoir la Jubilee Alliance conduite par le président sortant, Uhuru Kenyatta et la National Super Alliance (NASA), une coalition de cinq partis politiques dirigée par l’ancien Premier ministre Raila Ondinga. Chacun des deux favoris de la présidentielle croit pouvoir remporter le scrutin dès le premier tour. Au-delà des ambitions légitimes des deux candidats, il faut toutefois permettre au processus électoral de fonctionner sans anicroches et s’apprêter à accepter le verdict des suffrages valablement exprimés par les électeurs. De sorte qu’émerge des urnes le président de la République démocratiquement élu.