Marché Mvog-Atangana Mballa, hier matin. Les allées grouillent de monde à tel enseigne qu’il est difficile de se frayer un chemin. Vendeurs et acheteurs vaquent normalement à leurs activités, les uns proposant des vivres frais et secs et les autres souhaitant les acquérir. Même pas peur. C’est le message que semble renvoyer ces personnes. Pourtant des mesures de restriction ont été prescrites par le chef de l’Etat, le 17 mars dernier pour lutter contre la propagation du Coronavirus. Et le rappel du Premier ministre mardi annonçait des contrôles plus stricts. Notamment concernant l’interdiction des surcharges dans les taxis, les bus et les mototaxis, la régulation des flux des consommateurs dans les marchés et les centres commerciaux, l’interdiction de rassemblement de plus de 50 personnes et le respect des règles d’hygiène et de la mesure de distanciation sociale.
Le message est pourtant passé, mais la population l’accueille de différentes manières. « Le Coronavirus ne tue pas l’homme noir », argue Simon Roger Ngané. Beaucoup qui pensent comme lui préfèrent faire la sourde oreille et continuer de fréquenter les marchés, banques et autres lieux publics en étant proches les uns des autres. Ainsi, on observe des taxis qui pratiquent encore la surcharge malgré les contrôles instaurés par les forces de l’ordre. Les mototaxis ne sont pas en reste. Ils n’hésitent pas à transporter jusqu’à deux passagers. Dans les marchés comme le Mfoundi et Essos à Yaoundé, les bayam-sellam continuent d’exercer leur commerce dans une grande promiscuité, question d’avoir le plus de clients, lesquels se prêtent à leur jeu, sans se prémunir. Pour Marlène Rose Ekié, une ménagère, « l’important est de s’offrir les meilleurs produits pour ravitailler la famille en cette période. Les mesures d’hygiène peuvent être respectées une fois à la maison ». Certaines personnes plus averties, s’arriment au mieux aux mesures prescrites, se pliant aux mesures d’hygiène, avec port de masques de protection, salutation à distance et usage de gels hydroalcooliques pour se désinfecter les mains en évitant les lieux bondés.