Ce sont 20 magistrats, 10 fonctionnaires de greffe et un auditeur de justice qui ont reçu jeudi dernier à Yaoundé, des parchemins sur la résolution des conflits bancaires. Ceci après trois mois de formation à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam). C’était au cours de la cérémonie de fin de formation présidée par Fonkwe Joseph Fongang, secrétaire général, représentant du ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso André Marie Mba, vice-président de la Cour d’appel du Centre a, au nom des participants, salué cette balade intellectuelle agrémentée des enseignements pratiques appropriés.
Ainsi les droits de propriété, Ohada, Cemac, la pratique bancaire, les procédures de recouvrement des créances pour assurer la survie des banques n’ont plus de secret pour ces personnels judiciaires qui comme le maçon, vont être jugés par le travail abattu dans leurs juridictions respectives. « Aujourd’hui, nous avons une autre compréhension des banques parce qu’au départ, nous pensions qu’elles étaient riches et avaient beaucoup d’argent. C’est pour cela qu’on pouvait prendre n’importe quelle décision à leur égard. Avec cette formation, nous savons désormais que les banques ne sont que des intermédiaires et que l’argent ne leur appartient pas, c’est celui des déposants. C’est pourquoi il faut faire attention », a reconnu André Marie Mba.
A cette occasion, Fonkwe Joseph Fongang a indiqué qu’il est apparu au cours des concertations entre le gouvernement et ses différents partenaires dans le cadre du Programme économique et financier de l’Etat que l’une des faiblesses de l’économie camerounaise est le nombre anormalement élevé des créances en souffrance détenues par les institutions financières. Pourtant sous d’autres cieux, le recou vrement des créances se fait en 90 jours, contrairement au Cameroun où il faut parfois quatre ans.
Une situation qui non seulement ne permet pas aux banques de jouer pleinement leur rôle d’intermédiation entre l’épargne et l’investissement, mais qui de plus fait fuir les investisseurs. « C’est pourquoi le gouvernement s’est engagé à vulgariser les pratiques destinées à encourager les recours aux procé dures extra judiciaires pour les litiges contractuels, mais surtout de procéder au renforcement des capacités de ces personnels en vue d’un règlement rapide des conflits bancaires», a conclu le Sg du Minjustice.