Relancer le partenariat entre le Cameroun et la France à la demande du président français Emmanuel Macron. Un partenariat inter-Etats qui passe aussi par le partenariat entre les entreprises des deux pays. Le contexte de la concertation d’hier, 24 octobre 2019, entre le secteur privé camerounais et Jean-Yves Le Drian était ainsi campé par le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. Il s’est agi, lors de la rencontre au siège du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) à Douala, d’évoquer les perspectives économiques du Cameroun, d’exposer le rôle du secteur privé dans l’atteinte des objectifs de croissance et d’évoquer les appuis que la France pourrait apporter. Ainsi, pour ce qu’il a considéré comme « un rendez-vous exceptionnel, inédit dans l’histoire du patronat camerounais », Célestin Tawamba, le président du Gicam, a parlé de refondation des relations économiques entre le Cameroun et la France : « Il s’agit de redéfinir cette relation dans le sens d’un partenariat rénové, responsable, équilibré, ouvert et fécond, dans lequel l’entreprise et le secteur privé sont placés au coeur de la stratégie de développement ». Surtout dans un contexte économique camerounais difficile, à la fois pour l’Etat et pour les entreprises, avec un effet sur le taux de croissance du pays, annoncé à 4,7% en 2020 par la Banque africaine de développement (Bad), endeçà du potentiel du Cameroun, situé communément autour de 10-12%.
Quelques propositions ont été faites par le Gicam dans le cadre de la mise en oeuvre du nouveau partenariat en termes d’amélioration du climat des affaires, de la fluidité des opérations de transfert et de la dissipation des inquiétudes portant sur le risque de dévaluation du franc Cfa, l’affectation d’une partie du C2D (Contrat de désendettement et de développement) à la reconstruction des infrastructures prioritaires dans le Nord-Ouest et le Sud- Ouest, la réorientation d’une partie de l’aide publique au développement vers les secteurs privés productifs à fort potentiel d’emploi, etc. Des préoccupations qui ont trouvé un écho favorable chez Jean-Yves Le Drian qui a répondu : « Nous sommes disposés à accompagner les initiatives qui pourront être prises. » Par exemple, il a émis le souhait que le reliquat du C2D, 62 millions d’euros (un peu plus de 40,5 milliards F), soit mobilisé pour les conclusions du Grand dialogue national, en ce qui concerne par exemple la décentralisation et la reconstruction du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il a aussi cité la volonté de la France d’être présente sur le plan des infrastructures, au rendez-vous des grands enjeux de l’énergie renouvelable. Autre rendez-vous que l’Hexagone ne veut pas rater, c’est celui de l’innovation, « élément central pour le développement », selon Le Drian