RDC: climat social et politique confus


Dimanche la police a dispersé une manifestation interdite par les autorités.

Les autorités congolaises avaient prévenu qu’elles disperseraient les manifestations organisées par les chrétiens catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila arrivé en fin de mandat le 20 décembre 2016. Elles ont tenu parole. La police a dispersé la  marche des laïcs catholiques dimanche à Kinshasa.

Les organisateurs de cette manifestation avaient pourtant été dissuadés par le vice-gouverneur de Kinshasa, Clément Bafiba. Pour lui,  cette nouvelle manifestation risquait de fausser les résultats de l’enquête ouverte après celle du 31 décembre 2017 qui avait causé plusieurs morts. Du côté des laïcs catholiques, on insiste sur le fait que la marche prévue est un droit constitutionnel.

C’est la raison pour laquelle ils se sont entêtés. Ils avaient obtenu le soutien de la communauté islamique et de la  Mission de l’ONU en RDC (Monusco) qui prônent la liberté de manifester, inscrite dans la Constitution congolaise.

Dimanche les forces de sécurité congolaises se sont déployées en grand nombre dans la capitale pour empêcher toute manifestation. Et face à la résistance opposée par les manifestants, la police a usé de la manière forte. Selon plusieurs témoignages au moins une vingtaine de personnes ont été blessées et l’on a également enregistré des morts.

Une jeune fille de 16 ans aurait notamment été tuée par balles à l’entrée de l’église Saint-François-de-Salles dans la commune de Kitambo, a déclaré à l’AFP le médecin, ex-ministre et opposant, Jean-Baptiste Sondji, qui affirme avoir assisté à la scène.

Pour limiter les dégâts, une cinquantaine de Casques bleus de la Mission de l’Onu au Congo (Monusco), ont été déployés devant l’église entre manifestants et forces de l’ordre. Cela n’a pas empêché la police de procéder à des dizaines d’interpellations dont le correspondant de la BBC à Kinshasa. 

Au-delà de Kinshasa, plusieurs médias internationaux ont fait état  de tensions dans plusieurs grandes villes -Kisangani, Lubumbashi, Goma, Beni et Mbuji Mayi. Dimanche, l’Internet a été coupé dans ces grandes villes y compris à Kinshasa la capitale.


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