La scène publique congolaise est animée par une multitude d’acteurs issus de la classe politique, de la société civile et des groupes armés
La Majorité présidentielle
Elle a vu le jour le 5 avril 2011 à Kinshasa, suite à la signature d’une charte par 27 formations politiques et 13 personnalités indépendantes. Elle a été mise en place dans le but d’assurer un second mandat au président Joseph Kabila et de soutenir l’action de celui-ci. Ses organes dirigeants sont l’Autorité morale, le Bureau politique, la Conférence des partis politiques et les personnalités politiques indépendantes ainsi que le Secrétariat général. Véritable machine électorale, elle a mis en place en avril dernier une centrale électorale chargée de penser les stratégies qui pourront permettre de remporter les prochains scrutins.
L’opposition dite modérée
Avec pour tête de file Vital Kamhere, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), elle est presqu’aphone depuis la fin en octobre dernier du dialogue politique placée sous la facilitation de l’Union africaine conduite par Edem Kodjo, ancien Premier ministre togolais. Elle est presqu’absente au débat en cours dans le pays. Une certaine opinion le soupçonne de jouer le jeu du pouvoir en sous-main.
Le Rassemblement
Dénommé «Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement», cette plateforme politique est issue de l’Accord de Genval signé en Belgique en juin 2016. Son acteur fondateur a été signé par la quasi-totalité des partis de l’opposition et certains acteurs de la société civile congolaise. A l’initiative de l’opposant historique feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), les signataires se sont engagés à faire souffler un vent de changement en République démocratique du Congo (RDC) en faisant partir le président Joseph Kabila et son équipe. Depuis la mort de son président, Etienne Tshisekedi, cette coalition de l’opposition est secouée par des divisions internes avec deux courants rivaux qui se livrent une guerre de leadership. L’un, dirigé par Félix Tshisekedi, fils du défunt leader charismatique, l’autre contrôlé par Joseph Olenghankoy. Conséquence, ces dissensions internes fragilisent le mouvement qui semble avoir perdu le suivi de l’accord particulier au profit du pouvoir qui poursuit son dilatoire.
La CENCO
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), association des évêques de l’Eglise catholique de la RDC, elle mène la mission de bons offices entre le pouvoir et la plateforme de l’opposition. C’est sous sa facilitation que les deux camps sont parvenus à un accord politique le 31 décembre. Bien que ce compromis ait de la peine à être mis en œuvre comme convenu par les différentes parties, cinq mois après sa signature, la CENCO mène les pourparlers dans l’espoir de lever les différents points de blocage.
La CENI
Comme dans tous les pays à travers le monde, La Commission électorale nationale indépendante (CENI), selon l’appellation, est l’acteur majeur dans le processus électoral. Créée à la suite de la Constitution de la transition et de l’Accord global inclusif, elle est au centre de toutes les attentions au regard du rôle qui est le sien. Présidée par Corneille Nangaa Yobeluo, elle a lancé dimanche dernier les opérations d’enrôlement des électeurs censées s’achever en fin octobre prochain et a présenté mercredi au Parlement le projet de budget liées à l’organisation de ces élections prévues en fin d’année 2017.
La LUCHA
La Lutte pour le Changement (LUCHA) est un mouvement citoyen dit «non-violent» et «non-partisan», constitué de jeunes Congolais de différents milieux, origines, religions partageant le désir d’«un Congo Nouveau». Dans sa devise, la LUCHA soutient mordicus que le changement en République démocratique du Congo ne viendra pas de l’Organisation des Nations unies (ONU), des organisations non gouvernementales, des religions qui pullulent à travers le pays et des étrangers, mais par la seule volonté des Congolais eux-mêmes. Ses activistes aspirent à l’avènement d’un Congo à l’image de celui tant rêvé par Patrice Emery Lumumba.
Les groupes armés
Le scandale géologique et minier de la République démocratique du Congo en a fait un pays pris par les groupes armés. A l’est, dans le centre et le sud où foisonnent rébellions structurées et milices, les bruits de bottes et de kalachnikovs sont rentrés dans le quotidien des populations. Une étude publiée en fin 2015 par le Groupe de recherche sur le Congo a pu identifier 70 groupes armés actifs pour la seule partie orientale du pays. Cette situation déplorable met le pays dans une instabilité permanente et empêche l’établissement de l’autorité de l’Etat dans ces zones d’influence.