Cela peut paraître relever de la logique, voire de l’évidence. Face à l’évolution et la variété des menaces qui pèsent sur l’écosystème, l’utilisation des nouvelles technologies dans le dispositif de détection et de riposte est de plus en plus primordiale. Au-delà de compenser des ressources humaines et logistiques souvent insuffisantes, elles améliorent considérablement les capacités d’intervention de ceux qui ont en charge de la protection de la biodiversité. Et c’est pour donner une substance plus concrète à ce postulat qu’une trentaine d’experts, issus de cinq pays du Bassin du Lac Tchad sont réunis depuis lundi à l’Ecole de Faune de Garoua. Cette formation, dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le gouverneur de la région du Nord, est organisée par l’Unesco dans le cadre de son programme « Biosphère et patrimoine mondial » dont l’une des branches cible la préservation du Bassin du lac Tchad.
Pour la représentante de l’Unesco venue de Paris, l’idée est d’implanter un système de gestion des ressources naturelles commun aux cinq pays du Bassin. Plus que la dimension technologique, l’échange des expériences entre les experts de la faune et de la flore de ces cinq pays est une dimension importante de la rencontre. Ces derniers, rencontrant souvent « des problèmes similaires, sur des sites similaires ». Partant de ces échanges, on établira une cartographie à la fois du patrimoine existant mais aussi des menaces, avant de voir comment l’utilisation des TIC peut contribuer à la préservation de ces écosystèmes. Téléphones Smartphone, ordinateurs drones, radars, détecteurs, puces électroniques et bien d’autres technologies seront ainsi passés en revue, entre fonctionnalité, avantages mais également limites. Un atelier théorique mais également pratique donc, conclura la représentante Unesco.
Le directeur de l’Ecole de Faune Michel Babale pour sa part ne manquera pas de relever la pertinence de cette thématique, véritable complément des cursus de formation dispensés par l’Ecole de Faune de Garoua, dont sont issus nombre des 30 panélistes présents. D’où, sa doléance de voir multiplier de telles sessions, tout au long de la mise en oeuvre du programme « Biosphère et patrimoine mondial », qui court jusqu’en 2025.