Projet Adna: Décibel rime avec fraternel


Quatre voix de la musique camerounaise se mettent ensemble pour une création artistique visant le retour à l’unité nationale. Roger Samnig, Final D, Armand Biyag et Andy Jemea de la communauté bassa bati- mpoo se lancent dans une opération de vivre ensemble.

L’art pour rassembler. C’est dans cette dimension que se construit le projet « Adna », porté par quatre voix de la musique camerounaise. Roger Samnig, Final D, Armand Biyag et Andy Jemea choisissent « Adna », terme en langue bassa qui signifie littéralement « unité », comme un appel à la paix et à la fraternité. A travers un album, ces fils de la communauté bassabati- mpoo se lancent dans une opération de vivre ensemble. L’expression est à nouveau de sortie, parce qu’elle se prête bien à l’actualité et au contexte du pays. Pour les deux hommes à l’origine de cette rencontre inédite, Roger Samnig du groupe X-Maleya et Final D (de son vrai nom, Jean Baptiste Dika Doualla) du duo Bantou Pô Si, la formation du quatuor s’est faite « au feeling ». Feeling de rythmes, de timbres, de couleurs.

Le 2 mai dernier dans un hôtel à Yaoundé, la présentation de leur partenariat musical a drainé de nombreux invités, venus assister entre autres à la bénédiction par les chefs traditionnels Ba Mbombog de cette initiative encourageant la solidarité de tous. Plus que de la musique, la réunion Adna participe d’un concept social et communautaire. « C’est là notre contribution pour un Cameroun uni, où la diversité crée la fierté et non la séparation », a déclaré Armand Biyag, s’associant aux propos de ses compagnons. L’opus né de la collaboration entre les quatre artistes est logiquement parsemé de cette ode à l’unité.

« Carnaval », morceau désigné pour emmener les sept titres du projet Adna, est un croisement de plusieurs sonorités locales et d’autres cieux. Pris ailleurs, la mélodie de l’icône espagnole Julio Iglesias (« Une nuit de carnaval », 1980), revisitée avec des ingrédients à la camerounaise : de la fête, de la vie, de l’ambiance…

La playlist suit cette continuité, notamment avec le titre éponyme au projet : « Adna ». Ici, le cri de ralliement est émis par les quatre chanteurs sous fond de makounè. « Wo Nyu », un son afro pop condamnant les divisions entre les peuples d’une même nation, « Pondi Nyeg », conte chanté pour rappeler le partage et la générosité, mais aussi la réconciliation prônée dans « Nsébla », viennent se coller à cette cause pour l’harmonie nationale. Roger Samnig, Final D, Armand Biyag et Andy Jemea optent pour un subtil mélange entre traditionnel et moderne. L’assiko, le makounè et le makossa fusionnent sans aucun complexe avec la pop et le gospel. Un showcase a conclu cette découverte artistique. Les artistes de Adna poursuit sa marche en avant au cours d’une tournée devant le conduire devant le public d’une dizaine de pays européens.


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