Presse francophone: plus de 300 professionnels réunis à Madagascar


C’est dans le cadre des 45e assises de l’Upf ouvertes lundi à Antsirabe.

Antsirabe abrite depuis le 21 novembre les 45e  assises de l’Union internationale de la Presse francophone (Upf). Une grande première pour la Grande île, qui accueille plus de 300 participants venus d’une quarantaine de pays. La cérémonie d’ouverture solennelle était présidée par le chef de l’Etat malgache, Heri Rajaonarimamplanina et le représentant de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Tidiane Dioh. Le président Rajaonarimamplanina a axé son propos sur la posture du journaliste et la place du journalisme dans l’espace francophone. Pour lui, il s’agit de porter a l’échelle planétaire des informations avérées, de ne pas détruire les valeurs humaines car les médias ne doivent pas distiller la violence. « Je suis là pour la défense des valeurs démocratiques, je vous souhaite de dire ce qu’on est et non ce qu’on a » a précisé le président malgache. Madiambal Diagne, président international de l’Upf a, quant à lui, souligné que de ces assises, sortiront des idées nouvelles pour le renforcement de la démocratie et le combat pour la liberté de la presse.  

La délégation camerounaise, la plus importante, est présente à cette rencontre avec 17 membres.  Pendant leurs travaux, les participants débattront autour du thème : « L’économie des médias dans les pays en développement ». Pour Aimé Robert Bihina, vice-président international et président de la section camerounaise de l’Upf, ledit thème est d’une brûlante actualité dans un contexte où le développement des TIC a complètement bouleversé les modes de production et de consommation de l’information. « Tout citoyen est devenu producteur et diffuseur de l’information », a-t-il relevé. La profusion des tablettes, téléphones intelligents et autres objets connectés, ainsi que les réseaux sociaux réduisent de jour en jour l’audience des médias traditionnels. Moins d’audience implique moins de vente et moins de rentrée publicitaire. Du coup, la crise est là. Il y a donc urgence, selon le professionnel, à penser, mieux à réinventer un nouveau modèle économique pour la presse. 

 

« L’information devient plus interactive » 

Dorothée Danedjo Fouba, journaliste, spécialiste des médias sociaux.

Existe-il réellement des genres rédactionnels quand on est dans les médias en ligne ou sur les réseaux sociaux ?

Dans le journalisme multimédia, il existe effectivement six genres rédactionnels proprement dits et des types de publications journalistiques précises. Le  webjournaliste est supposé publier l’information en respectant un certain nombre de critères d’écriture web mais également dans la catégorie d’articles dans laquelle on se trouve. Concrètement  avec l’arrivée du web 2.0, le journalisme a beaucoup changé selon l’étude que j’ai réalisée entre 2009 et 2013. Entre autres genres rédactionnels à connotation anglosaxone : le narrative journalism, le flash journalism, le blog journalism, le talk journalism, le data journalism, le live journalism. A vous suivre, l’on croirait que publier l’information en direction des internautes et des abonnés des réseaux sociaux est essentiellement à encourager ?

Je conviens avec vous que tout n’est pas rose en matière de publication de l’information sur le web 2.0 qui est en réalité marqué par l’interactivité liées aux médias sociaux. Mais il faut surtout comprendre que l’on distingue de manière générale d’autres types d’acteurs sur les médias sociaux, qui ne sont pas forcément des journalistes, webjournalistes ou encore des blogueurs professionnels. On a également, l’abonné ordinaire des médias sociaux, les influenceurs web, les activistes web, et les mêmes catégories d’acteurs sociopolitiques et économiques que dans la vie quotidienne qui sont connectés aux réseaux sociaux. La fugacité, la virtualité et l’instantanéité qu’imposent le web 2.0 , occasionnent aussi bien des infractions du droit à l’information et du droit de la presse qu’elles exigent un respect de l’éthique et de la déontologie de la part des professionnels.

Que proposez-vous pour la gestion efficiente des nouveaux médias et l’économie des médias en général face à ces constats?

La responsabilité sociale du journaliste sur internet comme des internautes, participants à l’activité d’information en ligne est à recommander. Pourquoi? L’injure, la calomnie, la propagation des fausses nouvelles ou la diffamation ne changent pas d’appellation ni de nature qu’ils soient causés en presse écrite, radio, télévision et web 2.0. A mon humble avis, si les journalistes et les acteurs même du web 2.0  s’appropriaient effectivement les techniques, usages et normes éthiques et déontologiques applicables de ces nouveaux médias, les phénomènes  de dérives ou de fausses rumeurs ne se poseraient  pas.


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