Mercredi, à quatre jours du scrutin du 23 décembre prochain, le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, André Kimbuta, a annoncé dans un communiqué « la suspension des activités de campagne électorale » dans la capitale. André Kimbuta a laissé entendre que d’après des informations crédibles qu’il détenait, de fortes menaces à l’ordre public sont à craindre lors d’éventuels meetings. « Les renseignements en notre possession attestent que dans tous les camps politiques des principaux candidats à la présidence de la république, des extrémistes se sont préparés et se préparent à une confrontation de rue dans la ville de Kinshasa », selon le gouverneur dans son communiqué.
La décision du gouverneur de Kinshasa est une demi-surprise pour de nombreux observateurs. En effet, la campagne électorale pour les élections générales de dimanche prochain a connu de nombreux débordements dans plusieurs villes et provinces du pays. L’on a même enregistré plusieurs morts et des dégâts matériels importants. Ainsi, même si les causes et les responsabilités ne sont pas encore déterminées, un grave incendie a détruit il y a quelques jours, un entrepôt de la Commission électorale indépendante (CENI) à Kinshasa. Un important lot de matériel électoral a été détruit.
Toujours est-il que les autorités de Kinshasa ont précisé que la mesure de suspension des activités de campagne électorale, ne concerne que les meetings. Le communiqué du gouverneur de Kinshasa précise que les « recours aux médias » ne sont pas concernés par la suspension. Néanmoins, la suspension des meetings n’est pas du goût de tout le monde. L’opposition congolaise y voit une manœuvre du gouvernement pour l’empêcher de mobiliser l’électorat. Fidèle Babala, le coordonnateur de la campagne de l’un des candidats de l’opposition, Martin Fayulu à Kinshasa, dénonce « des prétextes fallacieux pour placer des embûches sur la campagne de l’opposition. Si le gouverneur est incapable et incompétent à maintenir l’ordre public, il n’a qu’à démissionner ».