Plus de 761 000 d’électeurs étaient attendus hier aux urnes pour choisir parmi les douze candidats en lice, qui dirigera le pays au cours des cinq prochaines années. Au moment où nous mettions sous presse, les opérations de vote se déroulaient dans le calme et aucun incident majeur de nature à perturber le scrutin n’était signalé. Selon la Commission nationale des élections (CNE), 3 139 bureaux de vote étaient répartis aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. En vue d’un bon déroulement du processus électoral, 6.500 policiers, militaires, agents de la force d’alerte de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et du Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (UNIOGBIS) ont été mobilisés.
Candidat indépendant, le président sortant Jose Mario Vaz a accompli son devoir citoyen dans un quartier de la capitale, Bissau. Au sortir du bureau de vote, il s’est voulu confiant quant à l’issue de ce scrutin et entend se plier à la décision des Bissau-guinéens. «Le peuple bissau-guinéen est souverain. Je respecterai le verdict des urnes. J’ai accompli ma mission qui était de restaurer la paix et la tranquillité. Durant mon mandat, il n’y a pas eu d’assassinat», a-t-il déclaré. Le président sortant est en compétition avec onze autres personnalités dont Domingos Simoes Pereira, candidat du PAIGC, le parti historique et vainqueur lors des dernières élections législatives, et Umaro Sissoko Embalo du MADEM, le principal parti d’opposition au Parlement. Battu au second tour de la présidentielle de 2014, Nuno Nabiam veut tenter une nouvelle chance. Tout comme l’ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior, chassé par l’armée entre les deux tours alors qu’il était favori lors de l’élection de 2012. Compte tenu de l’instabilité politique chronique qui caractérise cette ancienne colonie portugaise depuis son indépendance en 1974 (une dizaine de coups d’Etat ou tentatives de coups d’Etat), les 15 autres pays membres de la CEDEAO ont mis en garde contre toute nouvelle tentative de coup de force.