Monsieur le ministre, vous venez de boucler une visite de travail dans la région de l’Ouest, consacrée à la distribution des produits alimentaires aux déplacés internes. Pourquoi à ce moment ?
Le chef de l’Etat m’a donné de très hautes instructions de venir à l’Ouest pour apporter l’assistance aux déplacés internes, suite à la a situation qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un rapport a été fait par le gouverneur de la région sur la situation de ces compatriotes. Le président de la République a jugé opportun de me dépêcher pour rencontrer ces déplacés internes, pour leur délivrer également un message d’encouragements et d’optimisme. Car, il est clair que le président Paul Biya est en train de tout mettre en œuvre pour que le calme revienne dans ces régions. Ce qui permettra qu’ils rentrent dans leurs villages respectifs. Ils doivent croire en ce Cameroun qui est un grand pays. Le Cameroun offre et offrira davantage les conditions d’épanouissement à tous ses fils et filles, sous l’impulsion du président Paul Biya. En clair, ces populations n’ont pas été abandonnées à elles-mêmes. Même au niveau local, il m’a été rapporté que des élites et les autorités administratives se mobilisent pour leur apporter l’assistance.
Vous avez été à Bafoussam, Dschang et Foumbot. C’est l’intensification de la mise en œuvre du plan d’assistance humanitaire d’urgence…
Vous avez vu la quantité des dons déployés dans la région. Cela veut dire que nous sommes prêts et sommes bien préparés. Quel que soit le nombre de déplacés internes, le Cameroun a suffisamment de moyens pour les prendre en charge. Même si les partenaires étrangers avaient à nous apporter un soutien, ça ne viendrait jamais remplacer les efforts que nous faisons. Nous avons reçus les instructions fermes et en 24 heures, nous avons apporté de l’assistance à plus de 5000 personnes dans la région. Je crois que la communauté internationale a compris qu’il n’y a pas de crise humanitaire au Cameroun. Nous avions identifié environ 152 000 déplacés internes. À ce jour, près de 130 000 sont pris en charge.
Au regard de la situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, quel est le message que vous avez délivré à ces déplacés internes ?
Aujourd’hui il se dégage un paradoxe que j’ai tenu à souligner. Les imposteurs qui disaient hier qu’ils venaient libérer les ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ce sont eux aujourd’hui qui braquent, kidnappent, violent, brûlent les écoles et les hôpitaux. Il devient donc évident que les soi-disant libérateurs d’hier sont plutôt dangereux pour le Cameroun. Lorsqu’on demande aux enfants de ne pas aller à l’école, ça veut dire qu’on détruit leur avenir et celui de toute une nation. Ils ont échoué et propagent des messages d’intimidation. Nous demandons aux populations de ne pas céder. Tous les moyens sont mis en œuvre pour garantir la sécurité et la circulation des compatriotes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Par ailleurs, ils ont posé le problème de la rentrée scolaire. Je leur ai réitéré que le président de la République a donné des instructions accordant la priorité aux fils et filles de déplacés internes. Il n’est pas question qu’on leur demande de l’argent. Le gouvernement veille à la mise en œuvre de cette prescription. Je leur ai demandé d’aller inscrire gratuitement leurs enfants dans des écoles. L’éducation est vitale pour tout le monde. Il n’est pas acceptable qu’elle soit détruite. Ces compatriotes ont déjà enduré des situations difficiles et il n’est plus acceptable de leur imposer un autre fardeau.