Pr. Pascal Charlemagne Messanga Nyamding: « Ce sont des criminels bien organisés


Les explications du socio-politiste, chef du département de l’Intégration et de la Coopération pour le Développement à l’IRIC

Comment l’universitaire que vous êtes réagit-il aujourd’hui face aux événements enregistrés à Bamenda et à Buea sur l’école?

Je pense que ces événements doivent être restitués dans leur contexte. Nous sommes partis d’une revendication corporatiste des avocats à une sorte de dérapage tendancieuse qui a suscité des relents de sécessionnisme et de partition de l’Etat du Cameroun. Les avocats font des revendications. Ce qui est tout à fait normal et légitime dans une République dans un contexte où l’un des bilans les plus positifs du président Paul Biya est la naissance de la démocratie. Personne aujourd’hui ne peut le contester. Il a créé un cadre institutionnel qui favorise le dialogue à travers les syndicats, entre les gouvernants et les gouvernés. Nous avons même des partis politiques qui peuvent s’exprimer. Il est donc tout à fait normal que les revendications soient. Maintenant ce qui n’est pas acceptable, c’est la récupération qui a été faite de ces revendications. Des gens viennent et demandent que le Cameroun anglophone retrouve son autonomie. Des individus tapis dans l’ombre sont sortis pour montrer leurs intentions destructrices de la nation camerounaise. Ces événements nous ont apporté la preuve que certains individus se préparaient à poser les actes de vandalisme que l’on a vus. Sinon, comment comprendre qu’ils aient préparé d’implanter un drapeau, d’empêcher qu’un parti politique reconnu, le RDPC, puisse tenir un meeting?

Certains instigateurs des événements que l’on déplore ne le font pas à visage découvert. Ils utilisent les réseaux sociaux et autres moyens de communication en projetant parfois dans la rue des innocents?

Nous sommes dans un phénomène de mondialisation. Il y a aujourd’hui ce que l’on appelle la cybercriminalité. Il est clair, et il est temps aujourd’hui que dans notre stratégie de sécurisation de l’Etat, que nous intégrions cet élément qui est un indicateur objectif de gouvernance. C’est-à-dire, lutter contre la criminalité, qu’elle soit transfrontalière, sur le territoire national ou qu’elle soit cybernétique. Ces gens sont des criminels bien organisés et dont l’objectif est la déstabilisation de l’Etat. Vous savez, l’ignorance amène aujourd’hui de nombreuses personnes à croire qu’elles sont anglophones ou francophones. Avant l’arrivée du colonisateur, nous n’étions ni anglophones, ni francophones.

Il y a ceux qui opèrent à partir de la diaspora…

Il faut dire qu’au Cameroun, il y a deux types de diasporas. Celle, consciencieuse qui mène un certain nombre d’actions sur le terrain ici au pays ou qui a choisi de continuer à résider à l’étranger et de mener des actions positives ici. Celle-là n’a jamais brûlé le drapeau et n’a jamais remis en cause les institutions. Ensuite, vous avez donc celle destructrice et aventurière, très violente. Ce sont d’anciens leaders politiques au Cameroun et pour certains, des rescapés du désordre que nous avons connu dans ce pays à une certaine époque, notamment dans les années 1990-1992. Elle a malheureusement en face d’elle des patriotes qui leur donnent chaque fois la réplique. Les destructeurs sont minoritaires. Mais il convient de prendre en compte ce phénomène parce que l’on voit ce que certains d’entre eux parviennent à faire.

Est-ce innocent que ces gens avaient préparé un certain nombre de supports pour leur mouvement?

C’est du vandalisme qui s’assimile au terrorisme. Ailleurs, on parle de criminels. La criminalité a plusieurs échelles. Il y a ceux qui sont visibles, les intellectuels. Il s’agit d’individus tapis dans l’ombre et dont l’objectif premier est la déstabilisation du Cameroun. Regardez ce qui se passe autour de nous et même un peu plus loin. Il nous revient donc de comprendre qu’il s’agit de formes de criminalités qui peuvent être combattues. Par la prévention, la vulgarisation de leur existence et la mobilisation permanente des ressources humaines. La criminalité a évolué. Il nous revient de nous adapter. Quel est leur objectif aujourd’hui? Mobiliser les organisations internationales de défense des droits de l’homme en leur faveur. Comme on commence à le voir sur le terrain.


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