Dans les locaux du Port autonome de Douala (Pad) à Bonanjo en particulier, et dans l’enceinte portuaire en général, le décret présidentiel publié dans CT du 30 janvier a retenu l’attention. Raison: le chef de l’Etat y réorganise le Pad. « Ce texte vient non seulement instituer une véritable autorité portuaire, mais également va booster l’attractivité et la compétitivité du port de DoualaBonabéri, soutient un cadre proche de la direction de l’Exploitation. Le Pad pourra ainsi mieux mener à bien ses missions d’autorité portuaire ».
Le texte présidentiel, en effet, vient accroître la marge de manœuvre de l’institution dans bien de domaines. Ceci apparaît dans les missions dévolues à cette société à capital public. D’abord, le Pad doit assurer la gestion, la promotion et le marketing du port de Douala-Bonabéri. En outre, il est chargé, à l’intérieur de la limite de sa circonscription et dans tous les espaces dédiés dont il assure l’autorité, « de la coordination générale des activités portuaires », entre autres. Autres attributions : la planification du développement portuaire en concertation avec les organismes concernés ; l’organisation et la réalisation des travaux d’équipement, d’extension, d’amélioration, de renouvellement, de reconstruction, d’entretien du port et de ses dépendances, ainsi que la création et l’aménagement des zones industrielles et portuaires.
On peut également relever que le Pad a désormais la charge de coordonner les activités industrielles et commerciales relatives à l’exploitation portuaire (entrepo sage, acconage, transbordement de navire à navire, manutention, gestion des terminaux, transit…), entre autres. Par ailleurs, le décret présidentiel offre désormais au Pad la possibilité de créer des filiales, de manière à conduire certaines activités dans le cadre d’une régie déléguée – c’est ce format qui sera par exemple retenu pour le dragage du chenal du Wouri.
Le Port autonome de Douala, sur un tout autre plan, a aussi, en vertu du décret du 24 janvier 2019, le devoir d’apporter un appui aux activités de développement durable local, social et culturel des commu nautés riveraines. « Ceci va permettre au Pad de mieux contribuer aux projets des populations, et de s’arrimer ainsi à la donne internationale actuelle qui veut que les ports soient mieux intégrés aux villes, et les villes mieux intégrées aux ports », confie un responsable opérationnel de l’entité. Bon à savoir -, et c’est l’article 14 du décret qui le stipule le Pad, dans le cadre de l’exercice de ses missions de service public, dispose des pouvoirs de police et des prérogatives de puissance publique. Lesquels peuvent servir à contraindre les débiteurs.