Nous sommes au CES de Houro Zangué, une localité située à 25 Km de Maroua, ce mardi 09 octobre 2018. Dans la cour de l’établissement scolaire, de nombreux élèves jouent. Et pour cause ! Le directeur Victor Y. Simanga a mis tous les élèves n’ayant pas payés les frais d’inscription dehors. « Figurez-vous que, sur 288 élèves, sept seulement sont en règle», indique l’enseignant. Non loin de l’établissement, sont agglutinés des parents d’élèves. Ils disent qu’ils veulent payer les frais d’inscriptions mais ce n’est pas possible.
« Depuis la rentrée scolaire de 2018, nous ne voyons aucun opérateur à qui verser l’argent or nos enfants sont mis dehors. Comment allons-nous faire ? », se plaint Adboul Bagui, parent d’élève.
Par contre au Lycée bilingue de Maroua, ce n’est pas le même cliché. Ici, le taux d’inscription via Orange Money, Campost ou Express Union croît au jour le jour. Devant l’établissement, les quatre opérateurs sont installés, ils n’attendent que les élèves et les parents.
« Vous payez obligatoirement d’abord les frais de l’APE, avant que l’intendant ne vous remette un papillon pré-rempli que vous présentez chez l’un des opérateurs de votre choix, pour le versement des frais d’inscription », explique Fernand Djongré, parent d’élève indiquant ne pas encore avoir les moyens souhaités.
Or, Emmanuel Eveti, un autre parent déclare avoir essayé le payement trois fois sans succès. « Je me dis que le code qui m’a été remis n’est pas le bon. J’ai demandé à ma fille d’aller bien se renseigner auprès de la scolarité de son lycée pour avoir la conduite à tenir », renseignet-il. En réalité, pour la majorité des parents rencontrés à ce sujet, l’adaptation à ce mode de paiement n’est pas facile.
S’agissant des limites, en de hors de l’instabilité des réseaux, Victor Youmanigue Simanga directeur du CES de Houro Zangué indique : « Les années antérieures, je recevais les parents qui payaient ces frais en deux ou trois tranches. Mais maintenant aucun opérateur ne peut accepter cela.
Si dans les centres urbains, rencontrer un opérateur n’est pas difficile, ce n’est pas le cas en zone rurale. « Nous évoluons sur rendez-vous avec ces derniers qui nous donnent leur calendrier de passage et nous nous chargeons de sensibiliser les élèves et leurs parents, pour qu’ils se préparent », informe-t-il.