Patrice Samen: « Les choses vont bientôt changer »


Président de la Confédération générale des syndicats des transports du Cameroun.

 

Quel impact l’activité des transporteurs clandestins a-t-elle sur celle des conducteurs de taxi ?

Lorsque nous parlons de transports clandestins, sur le terrain, nous avons affaire à plusieurs éléments qui fonctionnent dans la clandestinité et qui nous empêchent d’exercer normalement notre activité. Il y a notamment les transporteurs clandestins et les conducteurs clandestins.  Les transporteurs clandestins sont généralement des fonctionnaires qui cherchent à arrondir leurs fins de mois. Ou encore des individus qui laquent leurs voitures en jaune et inscrivent un numéro fictif sur la portière puis exercent l’activité comme un taxi normal. Aussi des cargos qui sont par exemple chargés de transporter les étudiants de Yaoundé pour Soa, laissent leurs lieux de service pour travailler dans le centre-ville. Or, dans notre secteur d’activités des chauffeurs de taxi, qui est bien structuré, il y a des taxes à payer tous les trois mois pour être reconnu, comme professionnel dans ce domaine. Un cargo qui ne paye pas de taxes exerce la même activité que nous, parfois avec une voiture plus spacieuse et il ne respecte même pas les prix homologués par le gouvernement. Tout ceci cause un manque à gagner énorme et crée une concurrence déloyale. Si chacun respecte son secteur d’activité, il n’y aura pas de problème.

Que faites-vous pour accompagner le gouvernement dans sa quête de solutions à cette situation ?

Après plusieurs plaintes, le ministère des Transports a porté notre préoccupation auprès du Premier ministère ; il a été créé un Comité national de lutte contre le transport clandestin avec notre collaboration. Ce comité est à l’œuvre. Depuis nous ne sommes plus descendus dans la rue pour protester car nous savons que la phase de répression va commencer et les choses vont changer.  C’est la raison pour laquelle nous insistons encore sur la sensibilisation.  

Les actions menées par ce Comité de lutte contre le transport clandestin portent-elles des fruits ?

Vous êtes sans ignorer que les hommes comprennent difficilement tant qu’il n’y a pas  d’actions concrètes. Mais nous ne nous décourageons pas. Au moins une fois par mois, nous sensibilisons ces transporteurs clandestins. Nous leur expliquons même les procédures à suivre pour se mettre en règle. Nous avons déjà pu convaincre une bonne quantité de conducteurs qui fonctionnaient dans l’illégalité, environ une centaine. Par contre, certains persistent dans l’illégalité. Sur le terrain, certains lancent même souvent qu’on a l’habitude de faire le bruit sans jamais agir. Nous disons à ces derniers que bientôt la phase répressive va débuter et la traque se fera chaque jour jusqu’à ce que ces clandestins se mettent en règle, afin que le chauffeur de taxi aussi puisse vivre de son métier.


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